Tadoussac
Au creux de sa baie membre du club très sélect des plus belles baies du monde,
Nos coups de cœur des activités en Côte-Nord auraient bien pu être quarante, tant nous séduisent l’authenticité et la multitude d’attraits qu’offre cette immense région du Québec maritime. S’il fallait vraiment n’en retenir que quatre…
De réputation au moins, vous savez que la Côte-Nord en général et Tadoussac en particulier constituent l’une des meilleures destinations au monde pour l’observation des baleines. Mais savez-vous pourquoi ? Les géants attirent les géants ! La rencontre entre deux colosses de la nature, le fjord du Saguenay et le fleuve Saint-Laurent, génère un milieu propice à l’alimentation des cétacés, mais aussi des phoques et des oiseaux marins. Ces animaux peuvent parcourir des milliers de kilomètres pour faire bombance ici. Unique parc québécois à protéger une aire exclusivement marine, le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent veille ainsi sur une superficie de 1 245 km2 où se mélangent eaux douces et salées, favorisant une diversité animale et végétale exceptionnelle. Des algues microscopiques au plus grand mammifère de la planète, le rorqual bleu, près de deux mille espèces sauvages y ont été observées à ce jour, dont neuf espèces de baleines. Le parc marin les protège toutes, avec une attention spéciale portée à certaines espèces en péril comme le béluga du Saint-Laurent. Partie prenante du code de conduite éthique de l’Alliance Éco-Baleine, il valorise aussi la multitude d’activités récréotouristiques à vivre sur l’eau dans le plus grand respect de ces écosystèmes précieux – croisières et excursions, kayak de mer, plaisance, plongée sous-marine… – ainsi que les découvertes terrestres à faire dans ce magnifique secteur : les centres de Parcs Canada situés à Cap-de-Bon-Désir et aux Escoumins, sans oublier le parc national du Fjord-du-Saguenay. Tout pour une rencontre inoubliable avec la biodiversité si riche du Québec maritime.
En Côte-Nord, culture autochtone rime avec Nation innue, peuple dont la présence est attestée dans la région depuis près de 9 000 ans. En témoignent les très nombreux toponymes à consonance amérindienne que vous croiserez sur la route. C’est dire si les descendants de ces « êtres humains » (le sens du mot « Innu » dans la langue innu-aimum) ont des traditions et des savoirs ancestraux à partager. Leur connaissance de la nature sauvage en particulier fut décisive pour les colons européens – ces derniers les appelaient les « Montagnais » – intéressés par les fourrures et avec qui ils tissèrent des liens commerciaux durant des siècles. Ces échanges historiques sont brillamment mis en lumière au Poste de traite Chauvin à Tadoussac ainsi qu’au Vieux-Poste de Sept-Îles, où un campement traditionnel innu est d’ailleurs reconstitué. Si le nomadisme est aujourd’hui un souvenir, il reste au cœur des valeurs et de la spiritualité des neuf communautés innues réparties sur l’immense territoire nord-côtier. Au Parc Nature de Pointe-aux-Outardes, l’activité « Wabush au Pays des Innus » vous en apprendra plus sur ce mode de vie traditionnel ; vous pourrez même déguster la bannique, ce pain autochtone cuit à même le sable. Porteuses d’une vision du développement durable bien avant l’heure (respect de la Terre Mère, utilisation raisonnée des ressources), ces communautés ont développé une offre empreinte d’écotourisme. Vous le vérifierez auprès des entreprises de la communauté d’Essipit, aux Escoumins : des croisières aux baleines à l’hébergement en passant par l’observation de l’ours noir et les pourvoiries, tout invite à la célébration de la nature dans le partage et le respect. Pour des séjours en totale immersion innue, on vous recommande la Station Uapishka qui tutoie l’immensité boréale du côté du réservoir Manicouagan et des monts Groulx (auberge, chalets, prêt-à-camper et plein air déconfiné !), ou plus loin encore Innuberge, en Basse-Côte-Nord, auprès de la communauté d’Unamen Shipu qui tire son nom de la rivière La Romaine. Enfin, pour approfondir vos connaissances sur l’univers innu, ne manquez pas à Sept-Îles le musée Shaputuan (du nom de la grande tente traditionnelle de rassemblement) et, du côté de Longue-Pointe-de-Mingan, la Maison de la culture innue, qui fait la fierté de la communauté d’Ekuanitishit. De quoi s’inspirer d’une sagesse millénaire.
Au large de Havre-Saint-Pierre, à l’entrée du golfe du Saint-Laurent, Anticosti est un véritable petit continent vert. La nature sauvage n’est ici contrariée que par quelques dizaines d’humains dans un unique village, Port-Menier, du nom du riche chocolatier français à qui appartenait l’île jusqu’au début du XXe siècle. Et quelle île ! La plus grande du Québec – seize fois celle de Montréal ! – avec une superficie de 8 000 km2, plus de 200 km de long pour une cinquantaine en largeur. Féru de chasse, son ancien propriétaire y a introduit un cervidé qui s’est développé comme nulle part. Avec plus de 115 000 individus estimés, les cerfs de Virginie passent pour les maîtres des lieux, mais ils sont loin d’être les seuls attraits insulaires. Falaises et canyons vertigineux, rivières à saumons et à truites (pas moins de vingt-quatre cours d’eau sauvages !), cascades mythiques à l’instar de l’incroyable chute Vauréal, grottes secrètes, échoueries de phoques, anses et baies mystérieuses où reposent les souvenirs d’anciens naufrages… Anticosti a vraiment tout d’une île de roman d’aventures. Pour faire partie de l’histoire, votre sésame est le parc national d’Anticosti. Créé en 2001, il protège et valorise ce joyau du patrimoine naturel québécois sur près de 572 km2. Les randonneurs disposent d’un réseau de sentiers de plus de 45 km pour partir à la découverte de ces trésors lors de courtes, moyennes ou longues marches. Côté hébergement, le choix est donné entre deux auberges de caractère (Port-Menier au village ou McDonald au nord de l’île, en bord de mer), plusieurs chalets avec vue sur le golfe du Saint-Laurent et, bien sûr, le camping (trois secteurs) pour se glisser intégralement dans la peau d’un Robinson boréal. À l’heure où le tourisme vert est appelé à sortir du bois, soyez certains qu’Anticosti sera l’une des grandes destinations d’évasion de demain !
Ce n’est pas un hasard si l’archipel de Mingan fait partie des escales sur la route des Baleines qui marquent le plus les esprits. Saupoudrant l’horizon marin de Longue-Pointe-de-Mingan à Havre-Saint-Pierre, ce chapelet d’îles et d’îlots granitiques recèle les paysages parmi les plus riches et étonnants qu’il nous a jamais été donné de voir. Une simple excursion en mer à la découverte de la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan permet d’être initié à cette galerie à ciel ouvert dont l’artiste génial n’est autre que Dame Nature. En visitant l’île Quarry, par exemple, en compagnie d’un garde-parc, vous traverserez différents écosystèmes – plage, falaises, forêt boréale, tourbières abritant une flore rare – sans les déranger grâce à un réseau de trottoirs en bois. Pour enfin approcher le clou du spectacle : ces grands monolithes de calcaire aux formes surnaturelles sculptées par la mer et le vent salé. Une vision saisissante, pleine de mystère, qui se réinvente sans cesse selon l’heure, la saison, la météo, la lumière et l’état de la mer. Pour transformer cet instant d’envoûtement en magie plus durable, la bonne idée est de prévoir un séjour sur l’archipel. Parcs Canada offre différentes options d’hébergement sur six de ces îles : camping et prêt-à-camper (mention spéciale pour les nouveaux abris Ôasis en forme de gouttes d’eau qui s’ajoutent désormais aux tentes oTENTik) ou en formule grand confort au cœur d’une station de phare historique sur l’île aux Perroquets. Randonnées pédestres, activités nautiques – de mythiques sorties en kayak de mer ou en SUP sont à faire – et observation de la faune, en particulier des oiseaux marins tel l’emblématique macareux moine, peuvent largement remplir votre journée. Sauf si, comme nous, vous restez béat face à cette nature inclassable et choisissez l’option 100 % contemplation et ressourcement. Dans tous les cas, croyez-nous, vous ne serez pas déçus du voyage…
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