Parc National Kuururjuaq
C’est le parc national le plus célèbre du Nunavik et et l’un des très grands
Le Nunavik et ses paysages illimités titillent l’explorateur en vous ? Bonne nouvelle : un séjour d’évasion aux confins nordiques du Québec n’a rien d’inaccessible, il suffit de bien le préparer
Il y a le Québec des villes et des champs, de la forêt boréale et du fleuve Saint-Laurent, celui qu’on aime tant explorer en mode road trip. Et puis il y a le Grand Nord de la province, à quelque 1 300 km à vol d’oiseau de Montréal, ce Nunavik qu’aucune route ne relie au reste de la province et qui déploie, au-delà du 55e parallèle, un territoire aussi vaste que la France couvrant un tiers de la superficie du Québec : plus d’un demi-million de kilomètres carrés d’évasion à l’état brut à l’orée du cercle arctique ! Hors norme à tous points de vue, le Nunavik conserve des paysages, une géologie, un patrimoine naturel, une faune sauvage, une culture et des traditions que vous ne trouverez nulle part ailleurs au Québec. Les plus grands parcs nationaux de la province y dévoilent leurs splendeurs : le cratère météoritique des Pingualuit et son légendaire « œil de cristal » au parc national des Pingualuit ; les plus hauts sommets d’Amérique du Nord à l’est des Rocheuses, ces mythiques monts Torngat au creux desquels s’écoule la majestueuse rivière Koroc jusqu’à la baie d’Ungava dans le parc national Kuururjuaq ; les fascinantes cuestas bordant la baie d’Hudson à admirer au parc national Tursujuq ; et la toundra arctique à perte de vue sur laquelle observer le caribou, le bœuf musqué ou encore le loup arctique, tandis que le mythique ours polaire vous attend au cœur de son habitat naturel sur les côtes de la baie d’Ungava, du détroit et de la baie d’Hudson… Au beau milieu de cette immensité, 14 villages inuits isolés forment un chapelet de présence humaine tout aussi captivant, car la culture et le mode de vie des Inuit, peuple qui durant des millénaires pratiqua le nomadisme, sont indissociables de toute expérience de découverte du Nunavik. Gardiens d’une terre extrême, les Inuit seront également vos hôtes et vos indispensables guides pour dompter le Grand Nord en toute sécurité. On comprend dès lors qu’un voyage au Nunavik ne s’improvise pas sur un coup de tête. Pour s’y rendre, se déplacer sur place, se loger, se nourrir et vivre des aventures qui marquent à vie, un minimum de préparation et d’accompagnement sont requis. Il convient tout d’abord de bien se renseigner sur les possibilités offertes par les différents acteurs locaux du tourisme selon les régions et les saisons du Nunavik, car des forfaits tout compris vous attendent pour des expériences les plus complètes et riches possible… Prêts ?
Avis aux fanatiques de road trip, c’est donc plutôt sur la voie des airs qu’il faudra compter pour vous rendre et vous déplacer au Nunavik. Depuis Montréal, la durée d’un vol vers Kuujjuaq, à la frontière entre taïga et toundra, est d’environ 2 heures. La compagnie aérienne inuite Canadian North propose des liaisons quotidiennes tout au long de l’année vers ce village, ainsi qu’Air Inuit une fois par semaine. Air Inuit propose par ailleurs des vols quotidiens pour Puvirnituq, et permet, une fois au Nunavik, de relier tous les autres villages inuits.
Sur place, faute de route, vous aurez l’occasion d’expérimenter les modes de transport des Inuit eux-mêmes, qu’ils soient 100 % traditionnels à l’image du traîneau à chiens ou du kayak, ou actuels comme l’avion, l’hydravion, le quad et, bien sûr, la motoneige au cœur de l’hiver.
En parlant d’hiver, vous vous doutez qu’il n’a vraiment rien d’anodin sous les latitudes subarctiques du Nunavik. Sa durée et sa rigueur, avec des températures tutoyant les -30 °C, ne doivent cependant pas vous décourager. À la condition de prévoir des vêtements adaptés (certains prestataires peuvent fournir parkas et pantalons en duvet, bottes d’hiver, mitaines et autres) de fabuleuses expériences sont à vivre dans cet univers de neige et de glace qui étreint le Nunavik jusqu’en avril et au contact duquel les Inuit ont peaufiné leur art de vivre au fil des millénaires – à vous la nuit sous un igloo… à moins de préférer le confort d’un hôtel !
Le Grand Nord dans ses quartiers d’hiver, on vous en parlait encore il y a peu dans notre article Vivre l’hiver des Inuit, en précisant que la plupart des forfaits hivernaux étaient offerts en mars et en avril au Nunavik, afin de profiter de conditions un peu plus clémentes.
De manière générale, si la folie des grandeurs panoramiques et la magie de la culture inuite opèrent toute l’année au Nunavik, chaque saison recèle ses trésors propres. Par exemple, les amateurs de trek sur la toundra ou de randonnée en montagne, les férus de descentes en eaux vives ou les pêcheurs sportifs viseront l’été (15 °C en moyenne en juillet et août, du moins en journée !). De leur côté, les chasseurs d’aurores boréales savent que septembre et octobre – la période, soit dit en passant, de la cueillette des petits fruits nordiques sur la toundra colorée par l’automne – puis février et mars sont les mois où ces incroyables phénomènes célestes sont les plus actifs dans la pureté nocturne du Nunavik… Le champ des possibles est grand ouvert au Nunavik, reste à savoir quelle aventure est vraiment faite pour vous !
Jamais trois sans quatre ! Les parcs nationaux du Nunavik sont désormais quatre à attendre les visiteurs à l’ouest, à l’est et au nord du Nunavik. Ces immenses réservoirs de paysages, de biodiversité et d’aventures nordiques ont aussi la particularité d’offrir des rencontres 100 % authentiques avec les Inuit et leurs traditions, ne serait-ce qu’au travers des échanges que vous aurez avec vos guides inuits. Nature, aventure, culture : on retrouve ces différentes dimensions dans tous les forfaits imaginés par les parcs nationaux du Nunavik, des destinations d’immersion par excellence. Été comme hiver, plusieurs incontournables ont déjà séduit bien des voyageurs.
Au parc national des Pingualuit, le forfait « Trekking au cratère » invite les marcheurs à une aventure estivale de 9 jours, incluant la découverte du village nordique de Kangiqsujuaq et plusieurs randonnées autour du fabuleux cratère abritant le lac Pingualuk aux eaux bleutées d’une limpidité hors du commun, ainsi qu’autour du canyon de la rivière Puvirnituq.
Le parc national Kuururjuaq vous fait quant à lui tutoyer des sommets d’émotion, avec notamment l’ascension estivale du mont D’Iberville, le toit du Québec qui culmine à 1 646 mètres. En hiver (mars-avril), c’est la rencontre avec les Inuit au cœur de la vallée de la rivière Koroc qui est au centre d’un forfait mémorable à vivre dans ce parc national coiffé par les monts Torngat.
Du côté du parc national Tursujuq, le géant des parcs nationaux québécois – 26 107 km2 soit trois fois la taille de la Corse ! –, le kayak de mer, les excursions en canot à moteur sur la baie d’Hudson, le fatbike, la randonnée pédestre sur les cuestas hudsoniennes ainsi qu’une multitude de découvertes culturelles au contact des Inuit forment le programme estival, tandis que les skis de randonnée, la raquette et la motoneige prennent le relai en hiver.
Le nouveau-né des parcs nationaux du Nunavik, le parc national Ulittaniujalik – deuxième sur le podium des plus grands espaces protégés au Québec – est quant à lui sillonné par la rivière George le long d’une vallée glaciaire que les Inuit et les Naskapis ont longtemps emprunté pour la chasse au caribou. Une aventure en mode canot-camping de neuf jours en compagnie des guides inuits et au rythme de cette rivière mythique est proposée à partir de cet été. D’autres nouveautés vous attendent d’ailleurs au cœur des parcs nationaux du Nunavik : on vous dit tout ou presque dans cet article.
Si les parcs nationaux du Nunavik et leurs forfaits tout-inclus permettent d’expérimenter un très large spectre d’activités culturelles et de plein air, allant de la randonnée au paraski et au fatbike en passant par le kayak de mer, la descente de rivière, l’observation de la faune, la pêche, le traîneau à chiens, la raquette alpine ou le ski nordique, ils ne sont pas les seuls acteurs locaux à vous inviter à vivre le Nunavik sous un angle à la fois écotouristique et humain. La faune arctique vous fascine ? Aventures Inuit a le voyage qu’il vous faut, un forfait dédié à l’observation de l’impressionnant ours polaire, à celle du bœuf musqué tout droit sorti de la Préhistoire, et à celle du caribou, qui effectue au Nunavik l’une des plus grandes migrations au monde. Cette incontournable compagnie inuite peut aussi vous entraîner aussi vers des expériences encore plus pointues, telle l’observation des aurores boréales, ou d’autres taillées par exemple pour les amateurs de géologie, avec la découverte de la ceinture de roches vertes du Nuvvuagittuq sur la rive est de la baie d’Hudson, la plus ancienne formation rocheuse connue de la planète. Et toujours avec une belle part donnée à l’immersion culturelle au contact des communautés inuites que vous rencontrerez au cœur de chaque destination…
De jeunes compagnies inuites à l’image de Nunawild ou encore Ungava Polar Eco-Tour, ainsi que certaines pourvoiries comme Inukshuk Lodge et Wedge Hills Lodge sont d’autres noms à retenir pour s’offrir de grandes aventures à bonne distance des sentiers battus : des safaris photo entre toundra arctique et mer polaire, des rencontres avec la faune nordique moins connue ou encore des excursions sur les îles Gyrfalcon, dans la baie aux Feuilles, où admirer les plus grandes marées au monde… Vous avez dit pourvoiries ? Les pêcheurs sportifs du monde entier savent que celles du Nunavik réservent des expériences incomparables, que cela soit pour la majesté des paysages et des innombrables lacs et rivières sauvages du territoire, pour le savoir-faire des guides de pêche inuits et, bien sûr, pour les carnassiers mythiques qui peuples ces eaux du Grand Nord, à commencer par l’omble chevalier de l’Arctique, mais aussi le touladi, le saumon de l’Atlantique, l’omble de fontaine ou encore la truite mouchetée. On vous recommande le site de Destination Nord pour dénicher le voyage de pêche de vos rêves dans les pourvoiries du Nunavik.
Faire le plein de paysages inédits et d’aventures captivantes, c’est bien et même génial au Nunavik, mais le Grand Nord québécois a une denrée encore bien plus précieuse, une ressource qui enrichit à l’infini tout voyage sur ses terres vierges et pourtant habitées : la rencontre avec les Inuit et leur héritage ancestral. Cette culture si singulière, en provenance directe de millénaires de nomadisme au cœur de l’immensité, est tout simplement indissociable de l’évasion nordique en même temps qu’elle lui donne toute sa chaleur. Les Inuit sont fiers du patrimoine hérité de leurs ancêtres, que l’on pense à leur langue, l’inuktitut, à ces modes de vie savamment préservés, comme l’art de construire un igloo ou de se déplacer en traîneau à chiens, la pêche, la chasse, la cueillette, l’artisanat, l’art sous toutes ses formes, y compris l’art contemporain des Inuit qui épate les galeries du monde entier, la cuisine, la musique, la création de vêtements, les légendes, la connaissance de la nature, des traditions uniques telles que les chants de gorge des femmes inuites ou l’art de sculpter la pierre ou la glace… Tout est source de découverte et d’émerveillement. Et vos hôtes, qu’il s’agisse d’un parc national, d’une compagnie d’écotourisme, d’une pourvoirie ou d’une communauté que vous visiterez, ont toujours à cœur de partager cette richesse culturelle et humaine avec le sourire. Notez que plusieurs événements, à l’image du Festival des neiges de Puvirnituq ou de la course de traîneau à chiens Ivakkak, se présentent comme de grandes célébrations de la culture traditionnelle inuite permettant d’en apprécier les différents aspects, mais soyez sûr que tout voyage au Nunavik à tout moment de l’année comporte sa part d’enrichissement culturel et d’échanges avec les habitants du Grand Nord. De ce point de vue, le Nunavik, aussi lointain et démesuré soit-il, nous ramène avec bonheur à l’art simple de voyager sans artifice, dans le respect d’une nature qui nous dépasse et dans l’échange authentique avec les personnes qui y vivent.
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