Cap au Leste : pourvoyeur d’émotion


La vue qu’offre Cap au Leste sur le fjord du Saguenay est réputée parmi les plus belles du Québec. Au point qu’on se demande si, à se trouver ainsi happé dès son arrivée par tant de majesté, la pourvoirie ne dévoile pas ses charmes un peu trop vite. Une question qui ne reste pas longtemps sans réponse.



À n’en pas douter, la pourvoirie du Cap au Leste est de ces endroits qui se méritent. Et depuis qu’elle a fait peau neuve, en 2012, elle est un secret impossible à garder. De l’aveu de Benjamin Vallée, jeune directeur de l’établissement, les 7 km de piste cahoteuse en forêt ne parviennent pas à décourager les curieux de tous horizons qui s’y aventurent à la belle saison. Pour certains, près d’une heure de voiture aller-retour pour quelques minutes passées à admirer la vue qui fait la renommée de l’établissement.

Sur le chemin qui monte vers la réception, le long de l’emblématique élevage de cerfs rouges, vous croiserez peut-être un cerbère chevauchant son quad, tronçonneuse et fusil de part et d’autre du guidon. Mais ne vous fiez pas aux apparences : si notre homme est bel et bien chasseur, il est avant tout guide d’observation des ours noirs. Point de chasse, ici. Et la pêche, estivale comme sur glace, est cantonnée au petit lac Louise et plutôt destinée aux enfants. Les activités nautiques, quant à elles, se pratiquent sur une parcelle privative, propriété de la pourvoirie, au lac des Sables. Pas de chasse, peu de pêche : mais de quels attributs traditionnels de la « pourvoirie » notre établissement peut-il bien se prévaloir ?

L’essentiel, pourrait-on dire : les émotions qu’elle parvient à nous procurer dans chaque petite attention.

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Vue aérienne © Pourvoirie Cap-au-Leste

L’ÉCHO DES SAISONS

Arriver avant que son chalet ne soit prêt n’est pas une fatalité. Dès votre arrivée, enfilez vos chaussures de marche et partez en randonnée sur l’un des sentiers balisés qui longent le fjord. Le sentier des pins offre un point de vue intéressant mais on lui préférera celui du phare : une boucle imparable qui vous emmène de la falaise à la plage dans des paysages somptueux. L’hiver, on troque ses bottes pour des raquettes et c’est là l’un des atouts de la pourvoirie : être parvenue à créer des correspondances entre les saisons, pour profiter à plein de la nature. Aux quads et buggies estivaux répond la motoneige, l’hiver venu.

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Hiver © Cap au Leste

Et il en va de même avec le traîneau à chiens. En hiver, un chenil de cent têtes prend quartier à l’entrée du site et il est possible, sur demande, de s’y faire organiser de véritables expéditions guidées en traîneau, au cœur du parc national des Monts-Valin. Le record de la maison est toujours de 3 semaines en nature, au fil des refuges forestiers de la région. Mais on peut aussi pratiquer cette activité à la belle saison depuis 2016. « Canicart », c’est son nom. Un traîneau sur roues conçu par un ingénieur local, monté sur essieux et tiré par les mêmes chiens qu’en hiver – aux heures les plus fraîches du jour pour éviter aux animaux tout excès de chaleur.

L’ÉCHO DU CŒUR

Parce qu’une journée bien vécue ne s’achève jamais mieux que dans le calme, la sérénité – et, selon la saison, la chaleur d’une bonne flambée –, on apprécie Cap au Leste au moins autant pour ses activités que pour le confort de ses installations. Certains apprécieront la piscine intérieure, le spa ou encore un massage. D’autres préféreront se blottir devant le poêle, dans leur chalet individuel – ou partager leurs histoires avec d’autres voyageurs autour du foyer des salles communes que l’on retrouve dans les chalets à chambres multiples, en bord de fjord.

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Chambre © Cap au Leste

Pas de surenchère, juste l’essentiel pour un séjour en harmonie avec son environnement. Comme le rappelle avec malice Benjamin Vallée, « le seul luxe des chambres, c’est la machine à café ». Et l’on retrouve ce goût du faire avec ce que l’on a jusqu’en cuisine.

L’accessibilité limitée de la pourvoirie ne joue pas en faveur de l’acheminement de denrées alimentaires. Qu’à cela ne tienne : le menu est imposé, avec quelques variantes. En attendant que le maillage entre la pourvoirie et ses voisins producteurs ne garantisse à ces derniers une certaine pérennité. Pour le bien de toute la communauté.

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Basile Moratille

Peu importe la distance à parcourir, tant qu’à l’arrivée l’attend un bout de lac où rafraichir sa bière de micro, un fromage local et une bonne jaserie. Québécois d’adoption depuis plusieurs années, Basile s’emploie à éviter les petites cases. Ce qu’il affectionne, c’est le terrain. Une photo acquise de haute lutte et les rencontres impromptues, humaines ou animales ; une viande jetée sur le feu qui crépite et une nuit à deviner quel peut bien être l’animal qui grogne devant la tente. Le rêve d’une vie simple qu’il aime transmettre aux touristes autant qu’aux immigrants et aux nouveaux arrivants au Québec !


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