Bas-Saint-Laurent, Le Québec Maritime
Les Maisons du Phare de l’Île Verte
Située sur une île ayant gardé son charme d’antan, la station de phare de l’île
Vous pensez Biarritz, pelote et piment d’Espelette ? Raté ! Les citoyens Basques qui nous accueillent aujourd’hui respirent eux aussi l’air du large, savent s’amuser et ne manquent pas de piquant, mais leur océan s’appelle le Saint-Laurent et leur chef-lieu Trois-Pistoles. « Les Basques » est le nom d’une Municipalité régionale de comté (MRC) située entre Rivière-du-Loup et Rimouski, au Bas-Saint-Laurent. Pourquoi cette charmante destination du Québec maritime s’est-elle nommée ainsi ? Quelles activités et rencontres vous attendent sur terre comme en mer autour de Trois-Pistoles ? On vous dit tout, et même un peu plus, car la région des Basques et ses habitants si originaux ont encore bien des histoires intrigantes à raconter…
Équivalent territorial du canton français, une MRC au Québec regroupe tout simplement les municipalités d’un même territoire. Ici, sur la rive sud du Saint-Laurent, c’est autour de la ville de Trois-Pistoles que s’étend le secteur des Basques, et ce jusqu’en mer, puisque cette MRC doit son nom à l’île aux Basques qui lui fait face, 5 km au large de Trois-Pistoles. Vous ne connaissez peut-être pas encore ce joli coin de pays, mais si vous êtes comme nous des adeptes du Bas-Saint-Laurent et du Québec maritime en général, si êtes forcément déjà passé par Trois-Pistoles et sa région. Les habitants des Basques ont en effet pour décor deux géants du patrimoine naturel et du tourisme au Québec : l’estuaire du Saint-Laurent et le circuit mythique sur la route 132 qui prend son élan au Bas-Saint-Laurent pour aller faire le tour de la Gaspésie. Le quai de Trois-Pistoles accueille d’ailleurs l’une des traverses sur le Saint-Laurent permettant de rejoindre la Côte-Nord. Après avoir lu cet article, vous ne devriez plus jamais manquer l’arrêt aux Basques.
Et donc, pourquoi l’île aux Basques et pas aux eiders ou aux cormorans, deux des nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs qui la fréquentent assidûment ? Malgré son riche et précieux patrimoine naturel, c’est à son importance historique que l’île aux Basques doit son nom. Fins navigateurs et chasseurs de baleines, les Basques (ceux d’Europe !) l’ont en effet occupée de façon saisonnière dès la deuxième partie du XVIe siècle, avant même la fondation de Québec par Samuel de Champlain en 1608. Les Basques y ont notamment construit des fours dans lesquels ils faisaient fondre la graisse de baleine. S’ils témoignent d’une activité heureusement révolue sur le Saint-Laurent, ces vestiges désignent l’île aux Basques comme l’un des tout premiers sites d’établissement européen au Canada actuel. De plus, comme l’île était déjà connue et fréquentée par des groupes autochtones depuis des siècles, voire des millénaires (ils y campaient à la belle saison pour chasser le phoque principalement), on la considère comme l’un des premiers lieux de contact et de commerce des fourrures entre Européens et Amérindiens. Une vraie plaque tournante, notre petite île aux Basques !
Aujourd’hui, cet attrait phare de la région est protégé et mis en valeur par le Parc naturel et historique de l’Île-aux-Basques. Outre son fort intérêt patrimonial, l’île aux Basques est considérée comme un véritable joyau de patrimoine naturel, concentrant sur sa modeste superficie une diversité d’écosystèmes et de paysages qui constituent un sanctuaire pour les oiseaux migrateurs. Et donc un paradis pour les ornithologues, à qui on recommande le littoral sud de l’île, parsemé de plages de sable et de fleurs sauvages, où les eiders à duvet, goélands et autres garrots ont leurs habitudes, bien à l’abri des vents du nord ! Que les oiseaux soient votre grande passion ou pas, l’excursion de 3 heures proposée par la Société Provancher vous fera vivre une belle parenthèse d’évasion au cœur et de l’environnement préservée de l’île aux Basques. Outre les quelques minutes de navigation à bord du bateau-taxi Léon-Provancher pour rejoindre l’île et le tour guidé sur place, vous pourrez même jeter l’ancre et goûter à la vie de Robinson sur ce territoire exceptionnel en dormant en chalet rustique (location disponible de mai à octobre).
De retour sur la terre ferme, ne négligez pas les attraits du chef-lieu de la MRC Les Basques. Trois-Pistoles, qui joue la carte de l’urbanité douce et de la campagne effervescente, vous étonnera ! Son nom à elle aussi raconte une tranche d’histoire. En 1621, des matelots naufragés seraient venus se ravitailler en eau douce dans la rivière. « Voilà trois pistoles de perdus ! », se serait exclamé un officier en y laissant tomber son gobelet. Comme elle ne portait pas de nom, on la désigna alors comme la rivière des Trois-Pistoles. Si vous avez également l’âme d’un marin et que la mer vous manque déjà, rendez-vous au quai pour répondre à l’invitation de la Coop de Kayaks des Îles : découvrir la côte et les îles du Saint-Laurent autrement, à fleur d’eau, en kayak de mer, sur une planche à pagaie ou même à bord rabaska 12 places. Ces sorties guidées s’avèrent particulièrement magiques à l’heure du soleil couchant, quand le Saint-Laurent s’embrase sous vos yeux. Passionnée par sa région, l’équipe de la Coop a aussi concocté des forfaits « kayak et bouffe » ou « kayak et bière », histoire de donner encore plus de saveur (locale) à l’aventure.
C’est justement la microbrasserie de Trois-Pistoles qui nous attend à présent. Un lieu qui déborde d’histoire, d’originalité et même d’audace, puisque Le Caveau des Trois-Pistoles occupe un ancien… caveau à patates ! Lequel abrita également une salle de théâtre réputée. Ambiance chaleureuse garantie autour des créations maison dont les noms invitent au voyage dans les légendes locales (La Dame des Neiges, L’Aurore aux doigts de Rose, la Pistoloise, La Guerre des Clochers…). Les propositions gourmandes de la micro vous donneront de plus un bel aperçu des produits du terroir local.
Toujours à Trois-Pistoles, ne manquez pas la visite de l’église Notre-Dame-des-Neiges. À entreprendre en autonomie avec un audio-guide ou en compagnie d’un guide en chair et en os, les parcours patrimoniaux proposés par la Corporation du patrimoine et du tourisme religieux des Trois-Pistoles vous éclaireront entre autres sur les secrets de cet imposant édifice aux quatre clochers érigé à la fin du XIXe siècle. Cinquième lieu de culte à avoir été bâti à Trois-Pistoles, l’église doit son nom à la légende entourant la désignation miraculeuse de son emplacement. Un carré de neige serait apparu au sol pour marquer l’endroit … en plein mois d’août ! On raconte également qu’un robuste cheval noir serait arrivé de nulle part pour aider à sa construction : le diable en personne, à qui il ne fallait surtout jamais enlever la bride. Un paroissien serait passé outre l’interdit et le cheval aurait disparu instantanément… D’ailleurs, il manque toujours une pierre au sommet d’un des murs de l’église.
Une autre histoire mystérieuse ? Vous entendrez forcément parler de la maison hantée de Notre-Dame-des-Neiges. Cette bâtisse fut érigée en 1830 sur le chemin de la Grève-de-la-Pointe par une célèbre famille de pilotes du Saint-Laurent, les frères Delisle. Une beuverie entre marins y tourna un jour à la bagarre et un homme mourut. Son âme hanta fougueusement la maison au point qu’elle finit par être abandonnée !
Aux Basques, on aime tellement les histoires qu’on organise chaque automne un Festival international de contes et de récits : le Rendez-vous des Grandes Gueules. Ponctuée de rencontres et d’animations variées, dont le fameux concours de la plus grande menterie, cette fête dédiée au patrimoine oral prend d’assaut tout le territoire de la MRC, permettant de découvrir différentes communes, le « quartier général » des spectacles étant la mythique salle de la Forge à Bérubé, en plein cœur de Trois-Pistoles. À l’initiative de cet événement rassembleur, les Compagnons de la mise en valeur du patrimoine vivant de Trois-Pistoles proposent aussi des soirées « Vents de paroles » durant l’été, au parc de l’église Notre-Dame-des-Neiges.
Un autre coup de cœur pour la route ? D’accord, surtout si celle-ci est verte ! À Saint-Simon, au bout du chemin du Porc-Pic, vous déboucherez sur une plateforme d’observation pour pique-niquer devant la chute du Porc-Pic, qui jouxte les vestiges d’un ancien moulin à farine seigneurial datant de 1845. Vous pourrez ensuite emprunter la piste cyclable de la Route Verte, que vous soyez piéton ou cycliste – avec de bons mollets car cela grimpe sérieusement ! Le long du sentier, les vues plus saisissantes les unes que les autres se succèdent.
Le point culminant de ce parcours de 2 km est le belvédère Beaulieu, juché à 183 mètres d’altitude. Une récompense panoramique à la hauteur de l’effort ! Mais vous ne quitteriez tout de même pas Les Basques sans une dernière dose d’insolite ? Rejoignez le village de St-Jean-de-Dieu par la route 293. Outre un kiosque d’information touristique, une boutique de produits artisanaux et le camping municipal, vous trouverez ici un petit château plutôt original dans son genre. Sa construction nécessita 4 000 heures de travail bénévole ainsi que… 27 927 cannettes. Bienvenu au Château de cannettes de Chanel Rousseau ! Vous êtes prévenus, avec ou sans piment d’Espelette, les Basques du Saint-Laurent ne finiront jamais de vous surprendre !
Plus d’infos : tourismelesbasques.com
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