Que faire entre Montréal et Québec ? 8 escales coups de cœur dans Lanaudière-Mauricie

La meilleure façon de voyager entre la métropole du Québec et sa capitale est… de prendre son temps ! Entre Montréal et Québec, les régions de Lanaudière et de la Mauricie invitent le voyageur à une multitude de rencontres authentiques avec l’essence même du Québec. Attraits naturels, historiques et patrimoniaux, lieux de culture vibrante, repaires gourmands… en empruntant le Chemin du Roy, le trajet se transforme en destination en soi. La preuve avec ces 8 escales choisies dans Lanaudière et en Mauricie. 

Montréal-Québec par le Chemin du Roy : une invitation à voyager plus doucement

Chemin du Roy – Photo Fabien Proulx Tremblay

Le Chemin du Roy est l’itinéraire touristique officiel qui épouse le tracé de la toute première voie carrossable construite en Nouvelle-France au XVIIe siècle, soit l’une des premières routes du continent nord-américain. Elle avait alors pour fonction de relier les seigneuries et les villages de la rive nord du Saint-Laurent entre Montréal et la Côte-de-Beaupré, en passant par le Vieux-Québec. Dès le début de sa construction en 1660 et durant tout un siècle, elle fut la plus longue route d’Amérique du Nord utilisée sur une distance si importante. Il fallait alors de quatre à six journées de cheval, selon les conditions, pour effectuer le trajet entre Montréal et Québec, tandis qu’une trentaine de relais permettaient aux voyageurs de faire halte et se reposer. Depuis plus de 25 ans, cette voie historique est une route touristique officielle signalée par des panneaux bleus sur une portion de la route 138. Ces 280 km longeant le fleuve Saint-Laurent sont jalonnés de panneaux de signalisation et d’interprétation qui mettent en valeur les paysages, les attraits et les activités à ne pas manquer, soit une soixantaine de découvertes possibles. C’est l’alternative parfaite à l’autoroute si on est curieux de mieux connaître le Québec, en particulier les régions de Lanaudière et de la Mauricie qui regorge de charme et d’attraits. Voici huit arrêts recommandés quand on suit cette voie royale !

Centre d’art Diane-Dufresne Repentigny – Photo Simon Laroche

Une première escale riche de patrimoine à Repentigny (Lanaudière)

À seulement une quarantaine de kilomètres à l’est de Montréal, Repentigny est le premier arrêt tout indiqué pour prendre le pouls de la richesse historique de Lanaudière. Fondée en 1669 à l’embouchure de la rivière L’Assomption, elle est une des plus anciennes villes de la grande région de la métropole et garde de précieux témoins du passé. On y visite par exemple la plus vieille église du diocèse de Montréal, l’église de la Purification-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie, érigée en 1723, ainsi qu’un des derniers moulins à vent toujours debout au Québec, le Moulin Grenier construit il y a plus de 200 ans.

Eglise de la Purification – Photo Tourisme Lanaudière

On vous recommande également la visite du Centre d’art Diane-Dufresne, du nom de la célèbre chanteuse, comédienne et peintre québécoise. Installé dans un superbe bâtiment en plein centre-ville, il est réputé pour ses expositions d’art contemporain. Pour la pause-café et gourmandises, la Brûlerie du Roy située rue Notre-Dame est notre adresse préférée.

Brûlerie du Roy – Photo Fabien Proux Tremblay

Des maisons très accueillantes à Lavaltrie et Lanoraie (Lanaudière)

Environ 20 km plus loin sur le Chemin du Roy, Lavaltrie mérite une escale pour découvrir la Maison Rosalie-Cadron. Construite à la fin du XVIIIe siècle, cette bâtisse qui a vu naître la Vénérable Rosalie Cadron-Jetté, fondatrice des Sœurs de la Miséricorde, abrite un petit musée nous faisant voyager dans le temps et propose différentes activités en été, dont la visite de jardins thématiques. L’arrêt à Lavaltrie est aussi l’occasion de s’offrir un premier aperçu du terroir lanaudois et de son potentiel gourmand. On adore la Rôtisserie La Victorienne, une maison centenaire où se restaurer avec vue sur le fleuve.

Lavaltrie

À 10 minutes de route de Lavaltrie et elle aussi joliment bordée par le Saint-Laurent, la municipalité de Lanoraie nous invite à nous familiariser avec une dimension insolite de l’histoire de la navigation sur notre fleuve préféré. À travers ses expositions, ses activités et la personnalité de ses deux guides passionnés, La Maison des Cageux rend hommage aux « raftsmen » qui, durant le XIXe siècle et jusqu’en 1914, conduisaient sur l’eau de gigantesques radeaux carrés formés par les billes de bois. Pouvant dépasser les 500 mètres de long, ces trains de bois flottants étaient appelés des cages, et ces héroïques marins… des cageux !

Lanoraie

Faire un crochet prolifique par Joliette (Lanaudière)

À partir de Lavaltrie ou de Lanoraie, il est facile et rapide de rejoindre la ville de Joliette en prenant la tangente vers le nord (15 minutes par l’autoroute 31). On ne regrettera pas de faire ce petit détour tant la capitale régionale de Lanaudière a à offrir, à commencer par son circuit patrimonial, aussi joli que riche, ponctué de 27 points d’intérêt. Très agréable à vivre, Joliette est une petite ville à taille humaine qui regorge de parcs et des jardins où se détendre, de boutiques de charme, d’adresses gourmandes et de repaires agrotouristiques. Elle abrite aussi le plus important musée d’art en région du Québec, le prestigieux Musée d’art de Joliette, dont la visite est absolument indispensable si on ne devait en retenir qu’une.

Musée d’art de Joliette – Photo Simon Laroche

Une pause « arrêt au stand » à Berthierville (Lanaudière)

De retour sur le Chemin du Roy et avant de dire « à bientôt » à la région de Lanaudière, la pause s’impose à Berthierville. On peut vraiment parler « d’arrêt au stand », car c’est ici qu’un musée 100 % passion rend hommage au légendaire pilote de Formule 1 Gilles Villeneuve, le célèbre enfant du pays. Voitures de courses, souvenirs de Grands Prix, photos et vidéos du champion forment, entre autres, l’émouvante collection du Musée Gilles-Villeneuve. Pour ce qui est du ravitaillement de nos papilles et estomacs, on a des adresses imparables Berthierville : la microbrasserie et restaurant Locomotiv, pour ses bières artisanales brassées sur place et ses plats réconfortants, et la boulangerie Délices d’antan, pour ses fameux beignets de pommes de terre de la région, alias les beignes aux patates à l’ancienne. Miam !

Locomotiv – Photo Simon Laroche

D’intéressantes visites patrimoniales, telle celle de la chapelle des Cuthbert, le plus ancien temple protestant du Québec, sont aussi à prévoir à Berthierville, une municipalité qui n’oublie pas non plus de nous connecter à son environnement d’exception : les sentiers pédestres et le circuit cyclable des îles Berthier sont parfaits pour cela. Il est même possible de prévoir une expédition fluviale vers l’archipel du lac Saint-Pierre.

Domaine du Lac Saint-Pierre – Photo Etienne Boisvert

Un arrêt pour voyager dans le temps à Maskinongé (Mauricie)

Une vingtaine de kilomètres après Berthierville, on se laisse accueillir par la belle Mauricie en marquant l’arrêt à Maskinongé où nous attend un attrait phare de la région : le Magasin général Le Brun. Regroupant à la fois un musée, une boutique, une salle de spectacle, une terrasse et un très joli jardin, ce lieu devenu site historique nous plonge dans le quotidien d’un magasin général d’antan, à l’endroit même où un certain Eugène Trudeau, patriote lors de la rébellion de 1837, fit construire son magasin en 1827, il y a bientôt 200 ans. Au-delà de découvrir une histoire incroyable qui a défié le temps, le Magasin général Le Brun, qui conserve près de sept mille artéfacts d’époque, restitue à merveille l’ambiance d’un commerce du début du XXe siècle. Une pause hors du temps !

Magasin Général Lebrun – Photo Jean-Gabriel Pothier

Faire connaissance avec le lac Saint-Pierre à Louiseville (Mauricie)

Quelques kilomètres seulement nous séparent maintenant de Louiseville ; le chef-lieu de la MRC de Maskinongé en Mauricie, dont elle est considérée comme « l’Hôtesse », tant sa réputation d’hospitalité la précède. Notre coup de cœur à Louiseville permet de se familiariser avec un milieu naturel unique au Québec. Mer intérieure gonflée par le Saint-Laurent, le lac Saint-Pierre, qui fait partie de la Réserve mondiale de la biosphère de l’UNESCO, abrite des écosystèmes particulièrement précieux tout en prêtant ses rives, eaux et marais à une multitude d’aventures et de découvertes. Au Domaine du Lac Saint-Pierre, on expérimente des activités aussi variées que le canot, le kayak, le pédalo, la chaloupe à moteur (pour pêcher ou se balader), la motomarine – on recommande vivement la randonnée guidée en direction de l’archipel du lac – ou encore le safari dans le bayou, où nichent plus de deux cents espèces d’oiseaux et qui ressemble en tout point à ceux de la Louisiane, et même des excursions en hydravion. Si le choix s’avère un embarras, différents types d’hébergement (chalets, camping ou glamping) sont là pour nous retenir et nous permettre de varier les plaisirs. Une belle pause nature avant une étape urbaine de choix !

Domaine du Lac Saint-Pierre – Photo Etienne Boisvert

Céder aux charmes de Trois-Rivières (Mauricie), la grande ville-étape sur le Chemin du Roy

Doit-on vraiment présenter Trois-Rivières ? Sise à mi-chemin entre Québec et Montréal, celle qui fut fondée en 1634 par le sieur Laviolette n’est autre que la deuxième plus ancienne ville du Québec et la capitale régionale de la Mauricie. Autant dire qu’un florilège d’attraits captivants nous y attend, et qu’ils pourraient faire l’objet d’un séjour entier. Reste qu’on a nos immanquables lors de tout passage à Trois-Rivières, ne serait-ce que se balader au Parc Portuaire et au fil des rues du Vieux-Trois-Rivières qui conserve un patrimoine historique étincelant, dont le manoir Boucher de Niverville, la maison Rocheleau dite « Manoir des Jésuites » ou encore l’église St. James, des bâtiments parmi les plus anciens de la ville. Le Musée POP, sa voisine la Veille Prison de Trois-Rivières et le musée Boréalis, centre d’histoire de l’industrie papetière sont trois visites coups de cœur qui passionnent à tous les coups. Pour le bol d’air ou de farniente, on met sans hésiter le cap sur le parc de l’Île Saint-Quentin. Et pour la pause douceurs voire la pause gourmandise débridée, on a trois conseils essentiels : la microbrasserie Le temps d’un Pinte – Brasseur bistronome, la Boulangerie Guay Inc., et l’incontournable Cabane à sucre Chez Dany. Avant de quitter Trois-Rivières, on ne manque pas de s’arrêter au sanctuaire Notre-Dame-du-Cap, le deuxième plus grand sanctuaire marial en Amérique du Nord.

Boréalis – Photo Etienne Boisvert

Une dernière escale en douceur à Sainte-Anne-de-la-Pérade (Mauricie)

Avant que le Chemin du Roy nous amène aux portes de Québec, on recommande enfin l’escale à Sainte-Anne-de-la-Pérade. Connue pour être la capitale mondiale de la pêche blanche aux petits poissons des chenaux, cette petite ville historique vaut aussi le coup d’œil pour son patrimoine, que l’on songe à son église construite en 1855, dont on peut visiter la crypte, ou au Domaine seigneurial Sainte-Anne, encore plus ancien puisqu’il fut fondé en 1667. Une exposition nous raconte l’histoire des célèbres personnages qui l’ont habité au fil des siècles. Une petite faim ? On s’aperçoit qu’on n’a cité aucune bonne fromagerie québécoise au fil de nos escales sur le Chemin du Roy. Elles ne manquent pourtant pas dans Lanaudière-Mauricie ! On a l’occasion de se rattraper à la Fromagerie L’Ancêtre, où se procurer les excellents fromages maison et encore d’autres produits fins régionaux. Une manière de terminer le road-trip sous le signe du plaisir, du caractère et de l’authenticité : trois mots qui vont si bien à nos régions !

Fromagerie L’Ancêtre