Des Francos au Festival International de Jazz, comment Montréal ouvre son grand bal estival

Que faire au Québec


Qui dit été à Montréal dit cortège ininterrompu d’événements rassembleurs et festifs. Deux immenses festivals sonnent le top départ d’une saison d’effervescence culturelle pour la métropole québécoise.
Ils ont en commun d’être manigancés par L’Équipe Spectra et d’attirer les festivaliers dans le Quartier des spectacles par centaines de milliers, voire par millions.

On vous dit tout ou presque des Francos de Montréal, du Festival International de Jazz de Montréal, et de ce que ces deux incontournables nous réservent en juin 2025

Francos de Montréal - Photo Benoit Rousseau

Ambiance pendant les Francos de Montréal 2024 – Photo Benoit Rousseau

Pour faire le plein de spectacles inoubliables dans une multitude de styles différents, admirer des pointures internationales, découvrir des talents qui le deviendront et profiter d’une ambiance festive unique, Montréal compte sans conteste parmi les destinations les plus prisées au monde. Afin d’obtenir l’antidote ultime à toute forme de monotonie, ajoutez une pincée de bonne humeur québécoise, une vraie joie de célébrer ensemble le trop court été, et saupoudrez le tout du savoir-faire d’une agence de production culturelle comme L’Équipe Spectra, qui nous a déjà émerveillés et régalés cet hiver avec Montréal en Lumière [lien article]. Premières à se signaler sur le calendrier des réjouissances, les Francos de Montréal ouvriront le bal du 13 au 21 juin 2025, suivies de près par le Festival International de Jazz de Montréal, qui fera vibrer la métropole du 26 juin au 5 juillet.

Francos de Montréal - Photo Frédérique Menard-Aubin

Photo Frédérique Menard-Aubin

Les Francos : 35 ans de célébration de la créativité musicale en VF

Que de chemin parcouru depuis 1989 et la première édition des FrancoFolies de Montréal imaginées par Alain Simard, Jean-Louis Foulquier et Guy Latraverse. La métropole québécoise, place forte de la francophonie en Amérique du Nord, s’était alors dotée d’un événement à la hauteur de son rang. Si le nom du festival s’est allégé en 2018 pour devenir les Francos de Montréal, sa fréquentation, elle, n’a cessé de s’amplifier, passant de quelques dizaines de milliers de visiteurs à plus d’un million au tournant des années 2010, devenant le plus grand festival de musique francophone au monde. Quant au concept originel des FrancoFolies, il n’a pas cillé : célébrer toutes les musiques d’expression francophone de par le vaste monde, faire se produire des artistes de renom comme des talents émergents tout en proposant une majorité de concerts gratuits. Résultat, Montréal termine son printemps dans la frénésie de huit neuf journées totalisant 150 spectacles donnés dans une dizaine de salles du centre-ville et sur les scènes extérieures aménagées dans le Quartier des spectacles, le vaisseau amiral du festival qui s’étend entre le boulevard Saint-Laurent, l’aventure du Président-Kennedy et les rues Sainte-Catherine et De Bleury, à l’orée du centre-ville. Avec quelque cent shows extérieurs gratuits, les Francos de Montréal offrent une tribune incomparable à la création musicale francophone dans toute sa créativité et sa diversité. Auteurs, compositeurs, interprètes, musiciens : ces artistes francophones sont plus de mille, en provenance d’une douzaine de pays, à participer à la grande fête.

Francos de Montréal - Photo Frédérique Menard-Aubin

Photo Frédérique Menard-Aubin

Que préparent les Francos de Montréal pour leur 36e édition ?

Après un 35e anniversaire tonitruant, où l’on a notamment pu voir Pomme, Karkwa, Les Sœurs Boulay, Zaho de Sagazan, Le Roy, la Rose et le Lou[p] et Francis Cabrel, l’édition 2025 des Francos promet à son tour son lot de valeurs sûres et d’étoiles montantes de la scène francophone. Dirigée par Maurin Auxéméry, la programmation réserve, comme à son habitude, une place spéciale à un événement marquant toujours la mémoire des spectateurs. Cette année, c’est l’album culte de Céline Dion, « D’eux », écrit Jean-Jacques Goldman, qui sera honoré trois décennies après sa sortie. Le spectacle hommage « D’eux, 30 ans déjà : célébrons Céline ! » revisitera l’œuvre sortie en 1995 à travers sept voix québécoises d’horizons variés et de générations différentes, celles de Marie Denise Pelletier, Ariane Roy, Martine St-Clair, Lou-Adriane Cassidy, Brigitte Boisjoli, Safia Nolin et Rita Baga.

P'tit Beliveau - Francos de Montréal - Photo Frédérique Menard-Aubin

Photo Frédérique Menard-Aubin

Parmi les prestations les plus attendues, celle d’Alain Souchon accompagné de ses fils Pierre et Charles emportera la salle Wilfried-Pelletier à la Place des Arts le 20 juin. En provenance de l’Hexagone, on pourra aussi compter sur Clara Luciani, Philippe Katrine, Gims, Malik Djoudi, Emma Peters, Kiddy Smile ou encore le Saïan Supa Celebration. Du côté des plus ou moins vieux routiers de la scène québécoise, les Bruno Pelletier, Fred Fortin, Claude Dubois, Tire le Coyote, Pierre Lapointe et Louis-Jean Cormier, dont les spectacles affichent déjà complets, partageront les scènes des Francos avec une pléiade d’artistes de la jeune garde, qu’ils soient déjà bien sur orbite, comme le groupe Avec pas d’casque et Aliocha Schneider, ou à découvrir de tout urgence, tels les groupe Bon Enfant et Comment debord, ou les rappeurs Fredz et GreenWoodz. De quoi ouvrir le grand bal de l’été montréalais sous le signe de l’éclectisme et de la santé pétaradante de la musique francophone d’ici et d’ailleurs.

Francos de Montréal - Photo Benoit Rousseau

Photo Benoit Rousseau

Festival International de Jazz de Montréal : le monument aux 45 printemps

Monument, géant, événement phare, grand-messe planétaire du jazz… aucun de ces superlatifs n’est usurpé concernant le Festival International de Jazz de Montréal, que même le Guinness World Records a consacré en tant que plus grand festival de jazz du monde. L’histoire a commencé en 1980 sous l’impulsion d’Alain Simard, qui avait fondé 3 ans plus tôt Spectra Scène avec André Ménard et Denyse McCann – l’ancêtre de L’Équipe Spectra. L’homme n’avait pas encore 25 ans qu’il était déjà plus qu’incontournable dans le monde du spectacle au Québec. On lui doit les premiers concerts à Montréal des Pink Floyd, de Yes ou de Genesis, mais aussi la venue de légendes vivantes du jazz et du blues comme Dave Brubeck, Charlie Mingus, Muddy Waters, B.B. King, John Lee Hooker ou encore de Pat Metheny et Keith Jarrett en 1979, un an avant la toute première édition du Festival de Jazz de Montréal, alors établi sur l’Île Sainte-Hélène. L’événement ne mettra que quelques années à l’imposer comme l’un des plus importants festivals de jazz au monde, célébrant non seulement le jazz de la plus pure tradition, mais aussi un éventail de genres connexes et novateurs. Aujourd’hui ce sont plus de 1 million de visiteurs et plus de mille artistes venus d’une trentaine de pays différents qui métamorphosent chaque année le Quartier des spectacles en village piétonnier vibrant et groovant. Selon le même principe que pour les Francos, plus des deux tiers des concerts programmés par L’Équipe Spectra – Plus de 350 concerts dont les 2/3 sont accessibles en plein air gratuitement. Entre célébration du jazz intemporel et défrichage des tendances, la programmation dirigée par Maurin Auxéméry entend bien perpétuer l’ADN du Festival International de Jazz de Montréal pour sa 45e édition.

Festival international de Jazz de Montréal - Photo Frédérique Menard-Aubin

Ambiance au Festival international de Jazz de Montréal 2024 – Photo Frédérique Menard-Aubin

Le jazz en liesse à Montréal du 26 juin au 5 juillet 2025

Le festival ne pouvait pas passer à côté du centenaire de la naissance de l’immense Oscar Peterson, pianiste et compositeur né à Montréal en 1925. « Oscar reste une des figures les plus importantes de la culture montréalaise, au même titre qu’un Leonard Cohen, et du monde du jazz en général. Il a quand même joué avec Ella Fitzgerald, Duke Ellington, Louis Armstrong… On prépare une sorte de grand gala à la Maison Symphonique, avec deux projets différents, dont le spectacle de l’Oscar Peterson Centennial Jazz Orchestra dirigé par John Clayton », précise Maurin. La 45e édition du Festival International de Jazz de Montréal nous donnera aussi le privilège d’applaudir la lauréate des Grammy Awards Samara Joy sur la scène de la Maison symphonique de Montréal, avant d’y retrouver Avishai Cohen Trio pour une relecture symphonique de l’album « Two Roses ». Madeleine Peyroux, Brandford Marsalis ou encore Dhafer Youssef, le grand maître du oud, envoûteront le Théâtre Maisonneuve, tandis que le légendaire saxophoniste Gary Bartz et l’artiste phare du hip-hop jazzy Madlib feront de même dans l’atmosphère intime du Gesù.

Festival international de Jazz de Montréal - Photo Frédérique Menard-Aubin

Photo Frédérique Menard-Aubin

Dans la série des grandes premières, le producteur français Kazy Lambist donnera son tout premier concert comme tête d’affiche à Montréal, au Club Soda, où l’on retrouvera également le génial batteur Makaya McCraven. Le trio brésilien de jazz-funk Azymuth signera sa première performance au festival, tout comme la chanteuse albertaine Caity Gyorgy, une révélation de ces dernières années. Du côté des grands souvenirs à collectionner dans la salle Wilfrid-Pelletier, on ne manquera ni Jeff Goldblum & The Mildred Snitzer Orchestra, ni le chanteur et bassiste virtuose Thundercat, dont la performance avait déjà ensorcelé la grande scène en 2023. Des rendez-vous pour tous les goûts, sans compter la multitude de découvertes à faire au fil des rues du centre-ville, sur les scènes extérieures. À 45 ans, le Festival International de Jazz de Montréal a gardé intacte son audace, son ouverture au monde et son goût du partage. Voilà comment l’été montréalais inaugurera en fanfare sa légendaire effervescence.

Festival international de Jazz de Montréal - Photo Benoit Rousseau

Photo Benoit Rousseau

David Lang

Journaliste spécialisé voyage et art de vivre, David se régale avec le Québec depuis plus de 15 ans. Après plus de 40 voyages à travers les régions et les saisons de la Belle Province, il devance largement Jacques Cartier et s’avoue toujours aussi bluffé par les expériences et les rencontres à vivre sur ce territoire hors nome. David le rédac’ chef anime une équipe de rédacteurs et de photographes avec qui il partage sa soif de découvertes chez les cousins.


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