Gaspésie : le tour de la péninsule est un vrai tour de magie !

Nos carnets de voyage au Québec maritime | La Gaspésie

Au Québec maritime, on chemine, on roule et on navigue vraiment de merveilles en merveilles, et ce n’est pas le tour de la Gaspésie qui allait contrarier cet enchantement… Circuit parmi les plus mythiques de la planète, cette boucle de 885 km ceinturant la péninsule gaspésienne a subjugué tous nos sens. On vous raconte nos moments les plus forts de ce nouveau road trip en Gaspésie. 

Jardins de Métis – Photo Mathieu Dupuis

C’est le village de Sainte-Flavie qui nous a souhaité la bienvenue en Gaspésie. Tout près, les fabuleux Jardins de Métis nous ont enchantés par leurs couleurs et leurs parfums, une escale riche d’histoire et de poésie avant de se lancer dans la grande boucle ! On a choisi d’amorcer le tour de la péninsule par la route 132, considéré comme l’un des plus beaux circuits au monde, en prenant la direction de sa côte sud via la vallée de la Matapédia. Cette Gaspésie intérieure, un peu secrète, très bucolique, ne manque pas d’authenticité ni de charme, avec ses ponts couverts et son terroir parfumé. Nombreuses sont les options pour se dégourdir les jambes, entre les reliefs, les sentiers forestiers et les rivières où pratiquer le kayak ou le canot, et même plonger en apnée parmi les saumons. Il faut dire que dans la vallée de la Matapédia, le saumon de l’Atlantique est roi et les pêcheurs sont véritablement au paradis. À Causapscal, on a d’ailleurs visité un site qui dévoile à quel point la pêche s’inscrit dans une longue et forte tradition.

Une visite qui fait mouche au Site patrimonial de pêche Matamajaw !

On recommande l’arrêt, en plein centre de Causapscal, afin de découvrir ce complexe muséal s’étendant de part et d’autre de la route 132 pour regrouper cinq bâtiments patrimoniaux classés par le gouvernement du Québec il y a plus de 40 ans. Le plus ancien de ces édifices, la maison du gardien, nous ramène à la fin des années 1860 ! Si l’âge d’or des clubs de pêche privés en Gaspésie, qui fit tant rêver la haute société nord-américaine, se révèle au fil des bâtiments, c’est dans le pavillon principal, érigé en 1881, que se tient le cœur de l’exposition « Plaisirs de pêche ». On enfile les écouteurs pour se laisser guider par les voix de Joe et Florence qui nous éclairent sur l’histoire des lieux et plus généralement sur celle, passionnante, de la pêche au saumon de l’Atlantique dans la région. On a même la chance d’observer de plus près ce poisson légendaire, dans une fosse reconstituée à même le site. La nature, l’histoire et la culture ne font qu’un sur le Site patrimonial de pêche Matamajaw !

Site patrimonial de pêche Matamajaw

De la rivière à la mer

On profite encore de l’atmosphère rafraîchissante de la vallée de la Matapédia. C’est le tracé de la rivière Ristigouche qui, à partir du village de Matapédia, nous guide jusqu’à la mer et la très attendue baie des Chaleurs. La côte sud de la Gaspésie nous a réservé d’incroyables voyages dans le temps, certains de plusieurs siècles, comme au lieu historique national de la Bataille-de-la-Ristigouche, et d’autres de plusieurs centaines de millions d’années, comme au parc national de Miguasha qui protège et met en valeur un extraordinaire site fossilifère classé par l’UNESCO. Mais la Baie-des-Chaleurs est aussi une grande destination de plaisirs balnéaires, de nature et de culture vivante. On doit d’ailleurs vous confier une idée de rendez-vous ainsi qu’une destination à glisser dans vos tablettes !

Belvédère de Matapédia – Photo Charles DR photos / Tourisme Gaspésie

À Carleton-sur-Mer, l’événement de l’automne en Gaspésie

Vous y penserez en passant par Carleton-sur-Mer ou, mieux : prévoyez donc votre virée dans la Baie-des-Chaleurs les 10, 11 et 12 octobre 2025 ! Lovée entre mer et montagne, cette ville paisible accueille depuis 2001 un événement culturel, patrimonial et touristique qui rayonne dans tout le Québec. Le Festival La Virée Trad, c’est vraiment le grand rendez-vous de l’automne en Gaspésie. Les traditions gaspésienne, québécoise, autochtone et acadienne y sont célébrées à travers une trentaine d’activités : spectacles de musique, de chanson et de danse traditionnelle, exposition, conférences, ateliers, grand marché de produits gourmands et artisanaux… sans oublier l’immanquable veillée de danse, qui réunit plus de quatre cents danseurs sur le plancher du Centre des congrès de la Gaspésie. En tout, les festivaliers sont plus de 7 000 à se rendre au Festival La Virée Trad chaque automne, presque deux fois le nombre d’habitants de Carleton-sur-Mer ! Au-delà de faire rayonner le patrimoine vivant du Québec, l’événement est apprécié pour son ambiance hautement conviviale et son offre gourmande, le tout dans un décor côtier enchanteur.

Festival La Virée Trad – Photo Estelle Marcoux

Du côté de Chandler, un musée à ciel ouvert et bien plus encore

Connu auparavant sous le nom de Parc du Bourg de Pabos, l’Espace NAPAGA est un incontournable absolu de la côte sud de la Gaspésie. Dans un cadre naturel d’une grande beauté, le site met en valeur le fruit des fouilles archéologiques qui y ont révélé un riche passé, celui d’une importante seigneurie maritime au temps de la Nouvelle-France, mais aussi les traces des Autochtones, Anglais, Français, Irlandais, Acadiens et Québécois qui ont foulé ces terres à travers le temps. Une passionnante exposition permanente à ciel ouvert ainsi que des expositions temporaires multimédias nous familiarisent à la valeur historique des lieux, tandis que bien d’autres expériences nous attendent à l’Espace NAPAGA. En bord de mer, le parcours immersif URA aborde la thématique de l’eau. Une géochasse en réalité augmentée (Fantöm : la Chasse) est également proposée, tandis qu’un jeu d’évasion plongeant les visiteurs en plein XVIIIe siècle s’ajoute dorénavant au programme. Pour prendre racine et profiter pleinement de cette destination, notez que le camping NAPAGA propose des sites avec ou sans services, des tentes et des roulottes de prêt-à-camper et tout ce qu’il faut en termes de services, de jeux et d’activités.

Espace Napaga

Au milieu de la carte postale

Notre tour de la Gaspésie se poursuit pour atteindre un véritable feu d’artifice d’attraits et de paysages. Tout le monde a eu le souffle coupé en arrivant à Percé, quand l’immense rocher troué par l’érosion est apparu dans le décor, surgissant des flots. La Gaspésie des cartes postales, c’est vraiment ici ! Percé est une ville côtière au cachet balnéaire irrésistible, avec son délice de promenade en front de mer et son patrimoine historique nous ramenant à l’âge d’or de la pêche à la morue. Notre journée entre terre et mer au parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé a été une fabuleuse expérience, avec en point d’orgue la découverte sur l’île d’une incroyable colonie de fous de Bassan, de même que les aventures vécues au Géoparc mondial UNESCO de Percé. Percé a également beaucoup plu à nos papilles, avec ses restaurants où faire le plein de saveurs iodées, mais aussi à nos pupilles, au fil de ses nombreuses boutiques et galeries d’art et d’artisanat.

Vue de la plateforme suspendue du Géoparc mondial UNESCO de Percé – Photo Sébastien St-Jean

Un arrêt coup de cœur au bout du monde ! 

Une soixantaine de kilomètres plus loin, tout au bout de la péninsule, nous attendait un autre trésor gaspésien, une destination captivante où nature, culture, histoire et art de vivre filent le parfait amour. On ne se doutait pas de l’enchantement qui nous attendait à Gaspé. Au-delà de sa sublime baie et de ses paysages de bout du monde aussi vertigineux que variés, incluant ceux du fascinant parc national Forillon, le territoire de Gaspé nous a envoûtés par sa diversité d’expériences entre mer et montagnes. Le menu des activités de plein air s’y réinvente à chaque saison, que l’on pense au kayak de mer, à la randonnée pédestre, aux croisières aux baleines, au vélo ou même aux activités hivernales. On a aussi aimé la douceur de la ville et ses tentations gourmandes. Gaspé offre de plus un incroyable voyage dans le temps et les cultures, que l’on pense à la découverte du Canada par Jacques Cartier ici même en 1534 ou à l’héritage des premiers habitants de la péninsule, le peuple Mi’gmaq.

Observation des baleines à Gaspé – Photo Marc Loiselle

Une escale souriante au Village en chanson de Petite-Vallée

En reprenant le fil de la route 132, on atteint en à peine plus d’une heure une destination connue pour être un épicentre de la chanson et des arts vivants en Gaspésie. Entre le bout de la péninsule et les monts Chic-Chocs, le village côtier de Petite-Vallée rassemble chaque été les amoureux de la scène musicale québécoise, francophone et autochtone à l’occasion du Festival en chanson, qui se tiendra, cette année, du 25 juin au 5 juillet. Appréciées pour leur ambiance familiale, ces dix journées de spectacles et de rencontres artistiques seront aussi l’occasion de découvrir, en 2025, le tout nouveau Théâtre de la Vieille Forge, haut lieu de culture et de convivialité qui proposera une riche programmation tout au long de l’année. On est certains que vous aimerez son café-buvette aux saveurs gaspésiennes avec vue sur la mer !

Festival en chanson de Petite-Vallée – Photo Alexya Crôteau-Grégoire

Boucler la boucle en majesté 

On vous prévient, boucler la boucle aux merveilles en ralliant Matane depuis Gaspé est un vrai bonheur pour les yeux, mais pas forcément pour les oreilles : dans la voiture, ça a été le grand concours de « wow ! » tout au long de cette incroyable portion panoramique de la route 132 épousant le littoral nord de la Gaspésie. Outre le village de Petite-Vallée (lire plus haut), plusieurs beaux arrêts sont à prévoir pour reprendre ses esprits et continuer à mieux connaître le patrimoine gaspésien, comme à Cap-des-Rosiers, à Pointe-à-la-Renommée ou à La Martre pour admirer de superbes phares historiques. Notre grand coup de cœur va à Sainte-Anne-des-Monts, d’où on a rejoint le parc national de la Gaspésie et sa fabuleuse mer de montagnes – vingt-cinq sommets de plus de 1 000 mètres –, le paradis des randonneurs et des amoureux de la faune sauvage. Les enfants ont été très impressionnés de croiser des orignaux… et nous aussi ! Sainte-Anne-des-Monts abrite aussi deux adresses fantastiques où jeter l’ancre avant d’avaler les derniers kilomètres du tour de la Gaspésie et d’embarquer sur le traversier pour la Côte-Nord. On vous dit un mot de ces deux derniers coups de cœur.

Parc national de la Gaspésie – Photo Mathieu Dupuis

Panora • Loges fluviales : la grande séduction !

Attention, risque élevé d’addiction ! Dans la famille des hébergements 100 % originaux ayant l’art et la manière de se fondre dans un décor enchanteur, les loges fluviales Panora font figure de must en Gaspésie. À Sainte-Anne-des-Monts, posés à même la grève entre mer et reliefs, ces dix mini-chalets ont été pensés pour nous offrir un confort optimal, quelle que soit la saison, avec un impact minimal sur l’environnement. Dans ces cabines au design épuré – sept loges pour quatre et trois loges pour deux personnes – on séjourne en prise directe avec la nature, mais en totale autonomie et comme dans un cocon grâce à l’aménagement et aux équipements, incluant un spa privé sur chaque terrasse. Panora • Loges fluviales, c’est l’option rêvée pour se détendre comme jamais face à la mer et laisser agir la magie de la nature gaspésienne. On vous souffle d’ailleurs un secret au creux de l’oreille : depuis votre cabine ou votre spa, baleines, phoques et même aurores boréales peuvent s’inviter au spectacle… Mais chut !

Panora • Loges fluviales – Photo Laurence Caron

Les plaisirs d’une escale à l’Auberge La Seigneurie des Monts

Toujours à Sainte-Anne-des-Monts, on a vraiment apprécié l’accueil de cette belle et fière maison patrimoniale. Postée sur la route de la Mer, autrement dit la 1re Avenue, l’Auberge La Seigneurie des Monts abrite 17 chambres qui rivalisent de confort et de charme, jouant toutes entre le cachet de l’ancien, avec le bois omniprésent, et une atmosphère contemporaine. Chaque unité offre sa salle de bain et certaines permettent d’accueillir toute la famille, dont un magnifique loft pourvu de deux lits doubles, mais aussi deux craquants chalets situés derrière l’auberge ! La Seigneurie des Monts ne se contente pas de nous héberger dans un cadre douillet et chaleureux, elle régale aussi les papilles et les pupilles. Les premières comme les secondes sont à la fête dans la salle à manger et café Alice et Victor, avec sa superbe vue sur la mer et le quai, tandis que le Bistro de la Poste initie ses convives aux bières gaspésiennes et aux saveurs locales en toute décontraction. Sachez enfin que l’auberge, dans sa partie la plus ancienne, accueille la galerie d’art La Vieille Maison, où admirer notamment le travail de Lise Tanguay, une artiste peintre originaire de Sainte-Anne-des-Monts.

Auberge la Seigneurie des Monts