Le Bas-Saint-Laurent en 10 expériences gourmandes

Gastronomie québécoise


Le printemps éveille les papilles. On met le cap sur la région du Bas-Saint-Laurent où, entre fleuve et campagne, nous attendent des expériences gourmandes qui célèbrent la richesse du terroir du Bas-du-Fleuve et le savoir-faire de ses artisans. Notre top 10 !

Texte et photos : Anne Pelouas

La région du Bas-Saint-Laurent, à l’est du Québec, s’affirme de plus en plus comme une des meilleures destinations gourmandes de la Belle Province, avec une myriade de producteurs, transformateurs, agriculteurs, épiciers, cuisiniers qui font honneur à un terroir riche en saveurs. Effluves marines et terrestres sont au menu de ce road trip bas-laurentien. Préparez museau et papilles !

Sur la piste du « label » Saveurs du Bas-Saint-Laurent en épicerie

Si vous ne savez par où commencer votre quête des meilleurs produits agroalimentaires du Bas-Saint-Laurent, repérez le label Saveurs du Bas-Saint-Laurent en faisant vos courses dans les épiceries de la région. Il estampille les produits d’artisans et transformateurs membres du réseau portant le même nom. L’association de près de deux cents membres compte aussi nombre de commerces au détail, des boutiques spécialisées et des restaurants, tous fiers de mettre en valeur des produits de la région.

Saveurs du Bas-Saint-Laurent - Anne Pelouas

Saveurs du Bas-Saint-Laurent

Le cidre de l’Estran, « acte de résistance »

Chaque bouteille de la Cidrerie Estran, installée à Trois-Pistoles, est « un acte de préservation du patrimoine génétique pomicole bas-laurentien », estime Jean-Philippe Mainville, fondateur de l’entreprise. Il court la campagne chaque automne pour récolter des pommes de toutes variétés sur le territoire de Kamouraska à Rimouski. Objectif : « redonner une fonction sociale à ces pommiers », en sauvant quelques trois tonnes par an de fruits non traités que personne ne ramasse dans de petits vergers ancestraux ou sur des pommiers sauvages dont certains sont plus que centenaires ! Les cidres au gout unique, produits ensuite à l’Atelier de transformation agroalimentaire des Basques, à Trois-Pistoles, sont non filtrés et pétillants.

Jean-Philippe Mainville, fondateur de la Cidrerie L'Estran - Anne Pelouas

Jean-Philippe Mainville, fondateur de la Cidrerie L’Estran

Saint-Simon Bagel : « ouvert » 24 heures sur 24, 7 jours sur 7

Les fameux bagels de Montréal ont de sérieux concurrents dans le Bas-Saint-Laurent ! À Saint-Simon-de-Rimouski, sur la route 132, on a accès en tout temps aux bons produits artisanaux de Simon Bagel, grâce à l’installation il y a déjà quelques années d’une distributrice automatique géante à la halte routière du village! En été et en automne, on les trouve aussi au Marché public de Rimouski, le samedi, et dans plusieurs épiceries de la région.

À vous les bagels nature, au sésame, au pavot, au blé entier, mais aussi au chocolat, à la cannelle et au raisin, aux tomates séchées et fines herbes, au bacon et aux oignons, à l’érable et aux canneberges… Même procédé, mais sans trou, le PaniBagel innove aussi pour se faire de bons sandwichs originaux sur la route du Bas-Saint-Laurent…

Faire ses emplettes au Garde-Manger du Vieux Loup de Mer

Cette épicerie fine du Bic est devenue en quelques années l’incontournable arrêt à faire sur la route de Rivière-du-Loup à Rimouski. C’est une véritable caverne d’Alibaba, avec ses étagères, comptoirs, frigos et congélateurs remplis de produits québécois mais surtout du Bas-Saint-Laurent. Martin Gagnon, copropriétaire du Vieux Loup de Mer, est un fin limier qui déniche ce qui se fait de mieux au Québec, des vins et bières aux fromages, charcuteries, produits de la mer et autres produits transformés.

Accueil et Garde-Manger - Vieux Loup de Mer - Photo AnnePelouas

Accueil et Garde-Manger – Vieux Loup de Mer

Mention spéciale pour les plats cuisinés par de grands chefs de la région de Rimouski, dont Colombe Saint-Pierre (notamment son « pâté côtier au flétan, crevettes, homard et moules), Adrian Pastor, chef-traiteur du Projet Yaku, et Frédérik Boucher, chef aux Jardins de Métis. On les emporte pour un prochain souper en cours de voyage ou on les consomme sur place… Quoi de mieux en effet pour les déguster que la terrasse (donnant sur une baie du parc national du Bic) ou le coin du feu de bois d’un des magnifiques « chalets hôteliers » du Vieux Loup de Mer, aux airs de « ma cabane au Canada » !   

Garde-Manger du Vieux Loup de Mer - Anne Pelouas

Garde-Manger du Vieux Loup de Mer

Le Bicois, nouvelle formule de repas « sans produits nobles »

Chapeau à Thomas Poirier et Elizabeth Tremblay qui ont racheté au printemps 2024 ce petit hôtel-restaurant au centre du village du Bic, lequel avait besoin « d’un peu d’amour » ! En plus de neuf chambres coquettes à prix raisonnables, ils proposent à l’année une cuisine originale « sans produits nobles ». De la boulette de bœuf aux légumes de saison en passant par l’omble confit ou le tartare de veau, c’est la valse des saveurs façon tapas au Bicois, dans un décor contemporain. Thomas, un ex de grands restaurants comme Le Toqué à Montréal et Chez Saint-Pierre au Bic (Rimouski), avait envie d’un nouveau défi. Il l’a trouvé dans cette formule qui fait la part belle à la production hyperlocale. Le soir, la salle à manger s’anime souvent avec des spectacles en tout genre. « Ici, promet-il, c’est le fun, c’est pas cher et c’est local ».

Salle à manger du Bicois - Anne Pelouas

Salle à manger du Bicois

Le fleuve en boîte chez Chasse-Marée

D’abord, il y a la jolie boîte de conserve, ronde, plate et colorée, puis il y a son contenu en quatre versions, qui n’est pas moins original : des buccins (appelés bourgots au Québec) à l’huile de cameline, les mêmes à la bisque de homard ou à la saumure boréale, et le sébaste à l’huile piquante. Basée à Rimouski, non loin du port, la conserverie artisanale Chasse-Marée créée par Emmanuel Sandt-Duguay, pêcheur de Rimouski, et Guillaume Werstink, océanographe originaire de France, s’est donné pour mission de valoriser des espèces méconnues du fleuve Saint-Laurent. De la mer à la table, la chair de bourgot a été rehaussée en saveurs provenant de la nature québécoise, tels que le carvi sauvage ou le myrique baumier, via des recettes conçues par trois chefs émérites de la région, passionnés par les produits du Saint-Laurent : Pierre-Olivier Ferry, Colombe St-Pierre et Tommy Roy.

Les jolies boites de conserves de Chasse -Marée - Anne Pelouas

Les jolies boites de conserves de Chasse -Marée

Dans les pâturages de la ferme La Caboche

Rien de tel qu’une visite à la ferme (sur réservation, de juillet à octobre) pour prendre réellement la mesure de traçabilité de ce que l’on mange ! Dans la campagne de Sainte-Blandine, à 20 minutes d’auto de Rimouski, la Ferme La Caboche se distingue au Bas-Saint-Laurent par une bonne variété d’élevages biologiques mais à petite échelle et surtout des animaux provenant de races rustiques, élevés en pâturage. Les magnifiques bœufs Highland s’épivardent ainsi dans le champ à l’année et les barrières sont déplacées au gré des bons herbages restants hors période hivernale; les porcs ont leur enclos extérieur, collé sur une jolie forêt auxquels ils ont accès. Même les poulets et les canards sont nourris à l’herbe fraîche, leurs abris étant déplacés régulièrement dans la prairie. « Ici, on se soucie du bien-être animal », affirme Sylvain Jr Henrie qui a créé cette ferme avec sa compagne Jessie Lepage. Après la visite d’une heure environ, incluant une dégustation de produits, on passe à la boutique, où sont vendus des œufs et toutes les viandes découpées et congelées. On peut même rester pique-niquer sur place et laisser les enfants s’amuser à l’aire de jeux.

Boeufs en paturage - Ferme La Caboche - Anne Pelouas

Boeufs en pâturage – Ferme La Caboche

Incursion dans la vallée Neigette, chez Manger Saison

Il faut aussi quitter le bord du fleuve pour s’enfoncer un peu dans les terres de l’arrière-pays de Rimouski pour découvrir la vallée fertile de Neigette, où Luc et Marise Bélanger ont leur ferme maraîchère et leur verger. Sur les hauteurs de Saint-Anaclet-de-Lessard, on peut s’approvisionner dans leur kiosque à la ferme de juin à octobre. En dehors de Manger Saison, ils vendent également leurs légumes et fruits frais au marché public de Rimouski le samedi et dans différentes épiceries de la région.

Le reste, ils le transforment en conserves et mets congelés, cuisinés comme à la maison avec le maximum d’ingrédients locaux. Betteraves marinées, fleur d’ail, salsa, gelée de pommes sont quelques-uns de leurs produits-vedettes mais les cornichons à l’aneth, en pot d’un litre, font clairement sensation! Et que dire de la choucroute à l’hydromel ou de la tarte à la courge et au tournesol, sinon qu’elles sont aussi originales que délicieuses ? Ne manquez pas ensuite d’aller vous dégourdir les jambes à quelques kilomètres de là, au parc de Neigette, dont les chutes sont impressionnantes!

Luc et Marise Bélanger, copropriétaires de Mange Saison - Anne Pelouas

Luc et Marise Bélanger, copropriétaires de Manger Saison

Les Herbes salées du Bas-du-Fleuve, futurs « indispensables »

En version déshydratée ou en pot, ce mélange de fines herbes et de légumes finement hachés et macérés fleure bon le Bas-Saint-Laurent. Rien de tel pour mettre dans ses bagages ou utiliser en voyage au Québec, dans les plats concoctés en camping ou à l’appartement des vacances !

L’entreprise Les Herbes salées du Bas-du-Fleuve a près de 60 ans d’existence mais a été rachetée en 2023 par deux agriculteurs, propriétaires de la Bergerie de la Colline, à Sainte-Angèle-de-Mérici, à l’est de Rimouski. Même si l’on trouve leurs produits dans de nombreuses épiceries du Bas-Saint-Laurent, une visite à leur boutique – dans la belle campagne de la Mitis – permet de voir leurs agneaux et de se procurer de nombreux plats préparés mais aussi des rillettes d’agneau aux noisettes et olives, une mousse de foie d’agneau aux herbes salées ou une terrine d’agneau au gin et poivre des dunes, parfaites pour l’apéro !

Partir à la recherche de saveurs indigènes avec La Cabottine

Cueilleuse professionnelle de produits sauvages comestibles, Nadia Vaillancourt n’a pas son pareil pour guider – de mai à septembre – des randonnées vers ses sites de prédilection de la région de la Mitis. Les « ateliers en plein air » de La Cabottine, suivis d’une dégustation des trouvailles des participants, portent principalement sur la découverte des champignons sauvages et plantes comestibles de la forêt comme du littoral maritime.

NadiaVaillancourt, de La Cabottine, sur le terrain - Anne Pelouas

Nadia Vaillancourt, de La Cabottine, sur le terrain

Adepte de cueillette éthique, respectueuse de l’écologie des espèces, Nadia transforme également beaucoup de plantes, fruits et champignons. Elle propose notamment, dans de nombreuses épiceries de la région, des gelées et confitures de fruits sauvages, des boutons de marguerites, champignons ou légumes sauvages marinés, un pesto d’épinards de mer, des épices boréales, des tisanes forestières…

Produits - La Cabottine - Anne Pelouas

Produits de La Cabottine

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