Tourisme autochtone à Wendake : le Podcast Prendre le Large


Nouvel épisode de notre série spéciale consacrée au tourisme autochtone du Québec. Rendez-vous cette fois à Wendake, à la rencontre notamment du chef étoilé du restaurant La Traite, Marc de Passorio

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Bonjour tout le monde, je m’appelle Karim et je suis ravi de vous présenter ce nouvel épisode du podcast Prendre le large de Québec Le Mag.
Si vous êtes des fidèles de ce podcast ou si vous écoutez nos épisodes dans l’ordre, vous savez que celui-ci est une suite puisque nous sommes au cœur d’une série consacrée aux nations autochtones du Québec.
Et aujourd’hui, je vous emmène à Wendake, à la rencontre de nos deux invités.
D’abord, Danisse Neachit, qui est coordinatrice du développement de Tourisme Wendake.
Bonjour, Danisse.

Bonjour, comment ça va ?

Très bien, merci.
Et puis, on a Marc de Passorio qui est le nouveau chef du restaurant La Traite à l’Hôtel-Musée Première Nation.
Bonjour Marc.

Bonjour tout le monde.

Bienvenue à tous les deux.
Merci surtout d’avoir répondu à notre invitation.

C’est un plaisir.
Vraiment merci de nous avoir invités.

Danisse, deux premières questions pour toi.
D’abord, où se situe exactement Wendake et puis qu’est-ce qu’on entend exactement quand on parle de Wendake ?

Wendake, en premier lieu, c’est une communauté autochtone qui est enclavée dans la grande région de Québec.
Donc, si on veut se situer, on est à 20 minutes du centre-ville de Québec.
Quand je dis 20 minutes, je calcule le trafic.
Donc, on est vraiment très près du centre-ville, c’est facile de passer quand vous visitez Québec.
Mais c’est réellement une communauté autochtone où, justement, les Hurons-Wendat vivent.
À travers Wendake, s’est développée une offre touristique très intéressante à plusieurs niveaux, notamment l’hôtel Musée Première Nation, qui est un hôtel quatre étoiles avec 55 chambres, qui a grandi présentement pour en rajouter 24, 24 chambres, au total de 79.
Et il y a aussi le restaurant La Traite, donc un restaurant qui propose une cuisine inspirée du terroir autochtone.
Pour vous situer, le terroir autochtone, les Autochtones, il y en a partout.
Il y en a au nord, au sud, à l’est, à l’ouest.
Donc, ça fait vraiment une cuisine variée intéressante.

Ça fait la parfaite transition, évidemment, puisqu’on a présenté très brièvement tout à l’heure Marc De Passorio.
Marc, rebonjour.
Alors, vous êtes le nouveau chef du restaurant La Traite.
Vous êtes là depuis quelques mois maintenant, depuis mars 2022, si je ne me trompe pas.
Alors, juste un rapide résumé de votre parcours, parce qu’il est assez riche.
Vous avez créé plusieurs restaurants en France.
On se souvient notamment de l’Hostellerie du Vallon de Valrugues à Saint-Rémy-de-Provence, ou de l’Esprit Culinaire à Aix, deux restaurants qui vous ont valu chaque fois une étoile au Guide Michelin.
Vous avez aussi mérité trois toques et une palme d’or gastronomique du Gault & Millau.
Finalement, moi, ce qui m’interpelle le plus dans votre parcours, c’est votre côté globetrotter, votre côté voyageur, votre côté découvreur, en fait, cette curiosité que vous avez, puisque vous avez cuisiné à Singapour, en Israël, en Nouvelle-Zélande, à l’Île Maurice…
Et puis, vous voilà aujourd’hui au Québec, alors même plus qu’au Québec, vous voilà à Wendake en tant que chef d’une table qui est une table emblématique, finalement, de la gastronomie autochtone.
Donc, ma question, ce que j’ai envie de vous demander aujourd’hui, c’est Pourquoi ?
Qu’est-ce que vous êtes venu faire finalement à Wendake ?
Qu’est-ce qui vous a amené à La Traite ?

Alors, il est vrai que j’avais mes établissements en France, dans le sud de la France.
Et parmi ces restaurants et en dehors de ces restaurants, j’avais, si vous voulez, un côté consultant qui me permettait de voyager dans le monde entier et d’exporter notre savoir-faire française, mais aussi personnel.
C’est pour ça que j’ai pu voyager et avec ces voyages, grandir dans ma cuisine, grandir dans mon esprit et grandir un petit peu dans ce que je pouvais partager avec toutes mes équipes.
En 2017-2018, on décide pour des tas de raisons d’arrêter les restaurants, donc on est parti sur la Nouvelle-Zélande et puis revenu sur la France, on a été mis en contact avec l’hôtel des Premières Nations, le musée des Premières Nations.
Il est vrai que peut-être 4-5 ans en arrière, je n’aurais pas été mûr pour cette aventure.
Je dis mûr, pourquoi ?
Parce que c’est carrément un échange, un échange d’hommes, un échange de culture, un échange de technique et une passation de pouvoir de ce que j’ai pu acquérir tout au long de ces années pour ces personnes qui sont avec moi en cuisine ou en salle de restaurant.
C’est un travail monumental, d’abord parce que j’arrive un petit peu en tant qu’apprenti, où j’apprends, comme vous dites, 55 communautés et ses 11 nations.
Donc j’apprends vraiment d’eux.
J’apprends à travailler les produits de la pêche, les produits de la chasse, les produits de la cueillette, qui pour moi font partie de mon dada.
Tout ce qui vient de la forêt, que ce soit des fruits, des légumes ou même des écorces ou des épines, j’en suis fou.
Et il est vrai qu’on arrive du coup avec l’équipe à partager nos savoirs et petit à petit, parce que c’est vraiment tout embryonnaire, c’est au début de cette belle aventure, on apprend à travailler tous ces produits, peut-être à les moderniser un tout petit peu pour en faire une expérience unique dans la salle de restaurant.

Est-ce que vous connaissiez déjà un petit peu cette gastronomie-là, cette manière finalement d’approcher les produits et les produits aussi qui sont traités par la gastronomie autochtone ?

Il est vrai que par l’intermédiaire de ma famille en Corse ou dans les Hautes-Alpes, on a déjà beaucoup travaillé, si vous voulez, des farines un peu spéciaux ou des épines, par exemple, de mélèze des Hautes-Alpes.
Mon grand-père faisait déjà une décoction à l’époque.
Vous voyez, il y avait des petites choses qui m’interpellaient.
Et aujourd’hui, je me sens complètement dans mon élément parce que je suis vraiment ouvert à toute découverte.
On est parti avec Danisse, où on a rencontré plusieurs nations ensemble pendant une soirée ou deux, et je les ai regardées faire, j’ai écouté, j’ai observé, et puis les transformations dans ma tête venaient à chaque instant de nos discussions et de ce que je voyais en cuisine, donc je me sens complètement dans mon élément.

Qu’est-ce qui vous frappe le plus, qu’est-ce qui vous touche le plus dans cette gastronomie, dans cette approche culinaire-là ?

Je dirais que ce n’est pas forcément que le côté culinaire, c’est aussi l’humain.
Il y a énormément d’échanges à faire ensemble.
On s’occupe aussi des jeunes.
C’est génial de se retrouver dans la réinsertion, de pouvoir leur apprendre aussi une manière de travailler en cuisine, une manière de s’habiller, une manière de plein de choses.
Tout ce qui correspond à une cuisine.
C’est vraiment main dans la main avec eux qu’on arrive à évoluer.
à être dans une ponctualité tous les matins qui nous permet de recevoir nos produits et qui nous permet de discuter ensemble de ce qu’on va faire des produits arrivés chaque matin.
On ne veut pas forcément, je dirais une bêtise, un omble chevalier qui fait tant de kilos.
On attend qu’il arrive et on décide de ce qu’on va faire avec.

Donc, qu’est-ce que vous avez aujourd’hui envie de créer, de partager à travers cette expérience-là ?

Tellement de choses qu’il me faudrait plusieurs vies, mais je pense qu’on y arrive.
Par exemple, il n’y a pas longtemps, on a récupéré des épines de sapin vert et de mélèze, on les a trempées dans un sirop, on les a déshydratées pendant 24 heures dans un déshydrateur, on les a pulvérisées, on a fait une fleur de sel.
Rien que d’assaisonner vos viandes ou vos poissons avec cette fleur de sel et de sapin, c’est juste extraordinaire.

Ce sont des choses qui vous sont venues comment, qui ont été inspirées ?
Par quelles rencontres, par quelles expériences que vous avez déjà vécues ?

Je crois que c’est vraiment l’expérience de chaque instant.
Je crois qu’à chaque fois que j’ouvre les yeux le matin, j’ai l’impression d’apprendre.
Donc, j’essaie de redonner ce que j’apprends, ce que j’ai dans le cœur et dans ma tête à mes équipes.
Et comme je vous dis, c’est collégial, c’est vraiment ensemble.
Après, il y a tellement de choses à faire.
On ne va pas non plus faire des choses inimaginables et impensables qui vont peut-être, pas rebuter, ou faire peur.
Mais c’est vrai qu’on fait du loup-marin, c’est un produit extraordinaire.
Je n’avais jamais travaillé avant, mais avec l’expérience, plus l’écoute que j’en ai eue de certaines personnes des nations, on arrive à en faire un plat extraordinaire.

On l’a dit, vous êtes encore dans vos premiers pas finalement, dans la découverte aussi de cette nouvelle expérience.
Est-ce que vous pouvez nous parler déjà des premiers plats, des premières choses que vous avez fait tester, que vous avez mis à la carte ?

Oui, bien sûr.
On fait, par exemple, du poulpe qu’on appelle en France le pieuvre.
J’utilisais une recette… entre guillemets ancestrale, qu’utilisait ma grand-mère où je cuis au bouchon. Mais par contre, j’ai utilisé aussi la manière dont le cuisent certaines des nations ici dans le nord du Canada et qui le cuisent à l’eau de mer, sans rien.
Donc, nous, on va faire la même chose.
On va le cuire à l’eau de mer, mais avec les bouchons, comme je vous dis, qu’utilisait ma grand-mère quand on était petit.
Donc, on se retrouve avec un poulpe d’une tendresse extraordinaire.
Et pour ne pas le brusquer, on va juste l’accompagner avec un petit gel de sapin et de citron vert.
Voilà, tout simplement.

Alors, ça donne envie, évidemment.
On espère pouvoir venir très bientôt goûter à tout ça.
Qu’est-ce que vous avez envie de dire au public français qui nous écoute, qui écoute ce podcast, qui veut découvrir aussi des nouvelles choses ?
Comment vous avez envie de parler finalement à ce public et de lui présenter, de l’attirer aussi à cette table pour découvrir vos nouvelles créations ?

Vous ne pouvez pas venir au Canada, et encore mieux dans la région de Québec, sans passer par cette destination qui est l’hôtel Première Nation.
C’est impossible.
Vous n’allez pas arriver comme dans un hôtel classique.
Vous n’allez pas arriver dans un gîte.
Vous allez arriver dans une destination.
Dès que vous allez passer déjà, je dirais, le panneau Wendake, vous allez arriver dans un milieu que vous n’avez jamais vu de votre vie.
Donc, n’essayez même pas de le trouver ailleurs, ce n’est pas possible.
Ensuite, quand vous allez arriver directement devant cet hôtel, qui n’est pas un hôtel, je vous dis, c’est une destination.
C’est juste extraordinaire.
Vous allez sentir quelque chose qui va rentrer et vous pénétrer à l’intérieur de votre âme.
Donc rien que ça, déjà, c’est du bonheur.
Et ensuite, écoutez, vous avez quand même huit nations représentées dans cet établissement sur les onze existantes.
C’est incroyable.
Nulle part ailleurs, vous avez ça.
N’hésitez plus.

On n’hésitera pas, en tout cas, on a hâte de venir vous rencontrer, on a hâte de venir goûter vos plats.
Je sais que vous avez un programme très chargé, je ne vais pas vous retenir plus longtemps, je vais continuer d’échanger avec Danisse pour continuer de découvrir tout ce qui est à voir à Wendake.
Je vous remercie en tout cas beaucoup d’être venu partager ce moment-là avec nous.

À très très vite, à bientôt.

Merci Marc, à très bientôt.
Danisse, je reviens vers toi.
On vient d’entendre Marc De Passorio avec cette évolution du restaurant.
Mais je sais que l’Hôtel Musée, tu as parlé tout à l’heure de l’agrandissement et des nouvelles chambres qui sont venues.
Mais je sais aussi qu’il y a d’autres projets qui viennent de se concrétiser ou qui sont en train de se concrétiser pour l’Hôtel Musée Première Nation.

Au total, c’est 10 millions qu’on investit dans l’hôtel.
Donc oui, il y a la nouvelle section de chambre, 24 nouvelles chambres et suites, parce qu’on va avoir maintenant des vraies suites.
On avait des chambres plus grandes.
On va voir vraiment une vraie suite d’à peu près 90 m2.
Mais c’est aussi un agrandissement du restaurant La Traite.
C’est aussi un agrandissement du lobby.
On a un beau feu central dans le lobby. Il est magnifique. Les gens se rencontrent autour de ce feu-là. C’est vraiment un rassembleur.
Il n’y avait pas assez de place. Donc là, on va agrandir le lobby.
On va rajouter des places autour de ce feu-là pour que vraiment, on puisse accueillir les clients de l’hôtel qui voudront passer un petit moment de relaxation à cet endroit-là.
Ensuite, on a Wendake qui se développe aussi.
Donc, ce n’est pas seulement l’hôtel.
Il y a tout Wendake qui est en effervescence comme destination.
On a le musée Huron-Wendat qui remplit sa mission et sa vision de plusieurs façons.
notamment en rajoutant un jeu d’évasion. Un jeu d’évasion qui va mettre en vedette vraiment la culture Huron-Wendat, mais d’une façon où est-ce que les enfants vont s’y prendre au jeu aussi, de manière un peu plus immersifve
On avait une maison longue qui était extraordinairement immersive, une réplique exacte d’une maison longue de l’époque.
Mais maintenant, avec ce jeu immersif-là, Ça ne sera plus juste une visite guidée, les enfants vont pouvoir jouer, ils vont pouvoir découvrir, ils vont pouvoir toucher à des choses.
On a aussi  Onhwa Lumina qui s’en vient.
Donc ça, c’est fait par la nation Huron-Wendat et tourisme Wendake qui va être ouvert aussi cet été.
Pour ceux qui ne connaissent pas Lumina, en fait, c’est vraiment une gamme de traditions touristiques, qui sont en fait des sentiers complètement illuminés, mais en scène, plusieurs tableaux.
Donc, nous, naturellement, ça va être des tableaux sur l’histoire autochtone qu’on va pouvoir découvrir au fur et à mesure qu’on va marcher dans ce sentier-là.
Tout simplement bonifier l’offre sur place qu’on a au niveau de Wendake.
On a bien entendu le musée, les visites guidées, le jeu d’évasion qui se déroule en journée.
Et là, maintenant, on va avoir cette activité majeure qui va se dérouler en soirée aussi.

On entend souvent dire que Wendake est un des endroits les plus dynamiques du Québec en termes d’offres, d’entreprenariat.
Tu confirmes ici à travers tous ces programmes aussi les investissements, le montant des investissements aussi qui sont mis en œuvre pour développer le site, malgré des années qui ont été quand même un peu compliquées, je pense, avec la pandémie, comme pour tous les acteurs du tourisme un peu partout dans le monde.
Qu’est-ce qui explique ce dynamisme-là, cette capacité finalement à créer sans cesse, à proposer de nouvelles idées, à proposer des nouveaux services, des nouveaux attraits ?

Il y a plusieurs choses qui l’expliquent.
Au niveau de la volonté du partage, c’en est une beaucoup.
L’idée première, si on remonte à l’origine, l’idée première de l’Hôtel-Musée, c’est partie du musée.
On voulait vraiment un endroit pour partager les territoires, les mémoires et les savoirs de la nation.
Donc, l’idée première du concept, c’est vraiment le partage de la culture.
Un musée en soi, c’est super, mais est-ce qu’on le partage suffisamment déjà?
Non.
À ce moment-là, le concept de l’hôtel est venu et a créé un tout avec le concept de l’hôtel-musée.
Et plus on a de clients qui viennent sur place, plus on découvre des nouvelles façons de partager cette culture.
Parce que tous les clients sont différents, tous les clients n’ont pas la même connaissance, tous les clients n’ont pas le même désir d’expérience ou le même âge.
Je pense aux enfants quand je dis ça.
En fait, les enfants, ils veulent d’abord et avant tout s’amuser en découvrant.
Les adultes, parfois, ils veulent des notions un peu plus poussées, plus historiques.
On a une équipe extraordinaire au musée qui vient répondre à toutes ces questions-là.
Pour pouvoir partager adéquatement à l’inventaire de toute notre clientèle, on se doit de toujours essayer d’innover comme ça, juste pour pouvoir répondre à leurs besoins.
Tu viens de parler de plusieurs générations, en parlant des visiteurs de Wendake.
Ces générations, c’est aussi quelque chose qui est très important dans la culture autochtone en elle-même.

Comment se passe la transmission des valeurs de la culture et quel rôle jouent finalement chacune de ces générations dans ce que vous proposez aujourd’hui ?

Prenons notre offre.
Si on regarde, je vais vous donner l’exemple très simple du mythe et légende.
Le mythe et légende, chez nous, ça se déroule le soir dans la Maison-Longue, donc c’est vraiment les mythes et légendes autochtones qui sont racontées par quelqu’un de la nation.
Ça a commencé avec une, qu’on appelle en anglais une elder, donc une sage qui faisait vraiment ça de sa vie, raconter des mythes et légendes.
Donc, elle a enseigné à des générations plus jeunes.
Et les générations plus jeunes ont repris le flambeau de ce partage de cette culture-là pour aller jusqu’à…
J’ai un compteur, il est extraordinaire, les gens l’adorent.
Il a 15 ans. Quand on le voit, on ne dirait pas qu’il a 15 ans, mais vraiment, il a cette passion-là de la culture.
C’est inné chez lui, mais j’aime pouvoir dire qu’on l’aide à la partager via justement ces offres-là, comme le mettaient les gens le soir.

Wendake, c’est aussi du magasinage.
Qu’est-ce qu’on peut magasiner chez vous à Wendake?

Toutes sortes de choses.
On a Raquettes GV qui exporte des raquettes à travers le monde vraiment en entier, qui ont toutes sortes de raquettes, des plus modernes aux plus traditionnelles.
On voit qu’eux aussi ont su s’innover et s’adapter à travers les offres.
Il y a des mocassins, il y a de l’artisanat.
Il y a aussi des choses un peu plus modernes faites par les Autochtones.
Donc, on a vraiment du traditionnel, de la modernité à différents points de vente tout autour de, en fait, à l’intérieur de Wendake.

Marc le disait tout à l’heure, Wendake, c’est un point de passage obligé lors d’un voyage au Québec, mais comment on visite Wendake ?
Est-ce qu’on y passe une journée ?
Est-ce qu’on y passe une semaine ?
De quelle manière on peut intégrer ça finalement dans un parcours ?
Parce qu’on sait qu’au Québec, il y a énormément de choses à voir, mais de manière traditionnelle, comment on l’intègre dans des vacances au Québec ?

C’est une nuit ou deux nuits minimum.
Vous ne pouvez pas passer juste une journée.
Si vous n’avez pas le temps, venez au moins une journée.
C’est au moins deux nuits pour pouvoir expérimenter l’offre au complet.
Pour passer une belle soirée au restaurant La Traite à essayer la gastronomie de Marc de Passorio, qui est aussi faite avec sa brigade, sa brigade qui est composée de cuisiniers autochtones aussi, donc ils cuisinent tout ça conjointement.
Vous pouvez aussi faire les ateliers d’artisanat, donc on a plusieurs ateliers d’artisanat qui sont offerts à différentes périodes de l’année.
Il y a les contes et légendes en soirée, il y a Onhwa Lumina, le musée.
Toutes ces activités-là, ça se fait pendant une journée.
Il faut au moins dormir sur place.
Il faut au moins passer deux jours complets sur place.

Il y a des spectacles aussi?

On a un Pow wow, je ne peux pas nommer comme étant un spectacle, mais c’est spectaculaire, si je peux m’exprimer comme ça.
Donc le Pow wow de Wendake, qui a lieu généralement en juillet, c’est un grand rassemblement qui rassemble des danseurs autochtones. Vraiment, si on regarde par les années passées, de toute l’Amérique du Nord, donc on avait des États-Unis qui venaient danser aussi à ce pow-wow.
C’est le meilleur moment pour découvrir la culture, l’artisanat autochtone, les costumes traditionnels que les danseurs ont portés.
C’est un condensé de moments spectaculaires et de rencontres.

Tu sais que Pow wow en France, c’est un groupe de musique.
C’est grâce à eux qu’on a entendu parler du nom.
Et c’est vrai qu’on a appris, en se renseignant un petit peu et puis en entendant des interviews de ce groupe, que le nom vient effectivement de cette tradition autochtone québécoise.
Donc, je suis content que tu en parles parce que beaucoup de monde nous demande, mais c’est quoi le Pow wow exactement ?
Ou c’est quand le Pow wow ?
Mais tu nous dis effectivement que c’est à une période de l’année bien précise.
Donc, si on veut le vivre, si on veut le voir, il faut vraiment y aller à ce moment-là.

Exactement, le 1er, 2-3 juillet cette année, en 2022.
C’est toujours dans cette période-là à chaque année, il faut compter fin juin début juillet.

D’accord.
Est-ce qu’il y a d’autres événements ponctuels comme ça au cours de l’année qui valent la peine d’être vécus aussi à Wendake?

Je dirais que le Pow wow est vraiment l’activité phare en termes d’événements uniques qu’on peut vivre à Wendake même, je dirais que c’est le seul notable d’envergure internationale.
Il y a bien sûr l’événement Kwé qui est organisé chaque année dans la région de Québec, qui rassemble beaucoup de nations autochtones aussi.
Sinon, je dirais qu’on a une offre qui est vraiment adaptée à l’année.
Autrement dit, les activités sont disponibles, le musée est disponible aussi à l’année, donc vous n’avez pas besoin de cibler une date précise.
Vous pouvez venir vraiment même en hiver, il n’y a pas de souci.

On a l’impression, quand tu en parles, vu le nombre d’activités, le nombre de choses à voir, à faire finalement à Wendake, qu’on a affaire à un lieu extrêmement étendu.
Est-ce que tu peux nous donner un peu plus de détails sur la taille finalement de ce que représente Wendake?

C’est une bonne question.
En fait, Wendake en soi, c’est un petit territoire.
Ce sont nos idées qui sont étendues et larges, mais vraiment Wendake, ça fait plus ou moins deux kilomètres carrés.
C’est un petit territoire en soi qui appartient à la nation Huron-Wendat.
Wendake va rassembler vraiment sur ce territoire-là, ses attraits principaux, l’Hôtel-Musée Première Nation, Onhwa Lumina, les activités, la Maison Longue Nationale.
Puis j’ai oublié de vous parler aussi du site traditionnel Huron, qui est super important, qui appartient à un propriétaire privé ici à Wendake, mais qui présente vraiment une autre facette de la culture autochtone, la culture Huron-Wendat, avec des visites guidées, animées.
C’est vraiment extraordinaire aussi à faire, en famille ou entre amis.
Tout ça, dans ce territoire de deux kilomètres carrés, ça fait vraiment une offre qui est facile d’accès pour tout le monde.
On ne s’y perd pas, on se retrouve facilement à travers tout ça.

On a parlé évidemment de la table et de la cuisine de Marc de Passorio.
Je sais que Wendake, c’est aussi une autre offre gastronomique au cas où on n’aurait pas la chance typiquement d’avoir une table chez Marc.

Oui, on en a de tous les goûts pour tous.
Donc, au site traditionnel, il y a aussi un restaurant qui fait des repas extraordinaires, qui sont des repas un peu plus traditionnels.
Donc, ils ont leur version de la banique, ils ont aussi différents repas typiques, du poisson cuit en croute d’argile.
C’est vraiment quelque chose à essayer.
Sinon, il y a aussi la Sagamité, le restaurant La Sagamité, qui a brûlé malheureusement par les années passées, mais qui est en reconstruction présentement, donc qui devrait ouvrir cet été 2022, qui offre une cuisine, elle aussi, vraiment axée sur la viande de gibier.
Leur plat principal, pour vous donner une idée, leur plat vedette, c’est la potence.
C’est des morceaux de viande qui sont accrochés sur une petite structure en métal qu’ils font flamber à la table.
C’est spectaculaire.
Oui, vraiment.
Donc, c’est un restaurant qui est extrêmement apprécié, qui est très bien localisé dans Wendake, près de la chute, une chute qui est magnifique.
Donc, c’est un arrêt à faire absolument.
Il y a aussi un des petits casse-croûte pour les gens qui veulent un petit goûter rapide.
Donc, pour tous les goûts, on le retrouve sur place.

Un dernier mot peut-être, Danisse, à propos de Huron-Wendat.
Huron-Wendat, c’est la communauté qui se trouve à Wendake, qui a construit finalement tous ces attraits.
Peut-être un mot sur l’histoire et sur les origines de cette communauté en elle-même ?

La nation Huron-Wendat, c’est elle qui vit à Wendake.
Elle a une histoire très large, très étendue, qui part de la Grande-Huronie pour venir s’établir ici dans ce secteur-ci.
Donc, ce qui est important de retenir, en fait, je crois que c’est surtout que c’est une société matrilinéaire qui met en vedette les femmes.
Donc, toutes les origines viennent de la femme, d’où le terme matrilinéaire.
Et qui maintenant, comme grand-chef, Rémi Vincent, donc un grand-chef qui est élu à chaque année.
C’est Rémi Vincent pour les années à venir qui est le grand-chef, pas à chaque année, à chaque quatre ans, je suis désolée.
Et cette nation-là est très, très fière de ses origines.
Elle a plusieurs chantiers, notamment le chantier touristique qui permet de partager les savoirs, le territoire et les mémoires de la nation.

Et dont les Français sont, on le sait, extrêmement friands.
C’est pour ça qu’on a décidé de créer cette série de podcasts.
Danisse, je te remercie beaucoup pour ta présence aujourd’hui.
Merci pour toutes tes informations, pour tout ce que tu as partagé avec nous, pour ta générosité.
Et puis, on te voit, on te rencontre là-bas, à Wendake, très bientôt, j’espère.

Au revoir !

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