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3 bonnes raisons de vivre un Pow-Wow
Découvrez les 3 bonnes raisons de vivre un Pow-Wow au Québec 1. Le Pow-Wow est u
Il y a deux choses qu’on aime tout spécialement au Québec : les cultures autochtones dans toute leur diversité, au gré des 11 Nations et 55 communautés que compte la province, et l’inimitable effervescence de l’été québécois, avec sa cascade de festivals et d’événements rassembleurs. Riche d’une trentaine de rendez-vous, la Route des Pow-Wow et des événements culturels autochtones nous donne la chance de réunir ces deux dimensions. Pour autant, un pow-wow n’est pas une fête comme une autre. On vous explique pourquoi et comment se déroulent ces importantes célébrations culturelles, avant de vous donner quelques conseils si vous vous apprêtez à vivre votre premier pow-wow au Québec cet été.
Un tourbillon de couleurs, de danses, de sons, de savoir-faire, de saveurs ! Le pow-wow permet en effet de rencontrer l’héritage culturel autochtone dans ce qu’il a de plus majestueux et de plus spectaculaire. Ouverts à tous et se succédant à des dates bien précises aux quatre coins du Québec, ces événements traditionnels ponctuent la belle saison de juin jusqu’à septembre dans les Premières Nations. Leur caractère intertribal par essence – différentes Nations se rassemblent lors des pow-wow – en font des occasions particulièrement privilégiées d’apprécier toute la diversité des identités, des traditions et des savoir-faire qui marque l’univers des Premiers Peuples au Québec. Mais commençons par le commencement : savez-vous au juste ce qu’est un pow-wow ?
L’origine des pow-wow est commune à de nombreuses Nations autochtones d’Amérique du Nord et remonte à des temps très anciens. Bien que le terme « pow-wow », issu du mot algonquien pawauogs, ne serait apparu qu’au début du XIXe siècle aux États-Unis, de grands rassemblements tribaux et intertribaux avaient lieu bien avant l’arrivée des Européens, et ce à différentes occasions, cérémonies religieuses, préparatifs de guerres, célébrations de victoires ou d’alliances… La danse, les tambours, les chants et les festins étaient déjà au cœur de ces événements depuis des temps immémoriaux. Au Québec, la colonisation et l’évangélisation à partir du XVIIe siècle, puis l’impitoyable « Loi sur les Indiens » à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, ont mis à mal de nombreuses traditions autochtones, allant jusqu’à interdire les cérémonies spirituelles, la pratique du chant, de la danse, du tambour… Il faudra attendre les années soixante-dix et quatre-vingts du siècle dernier pour que des communautés organisent de nouveau des pow-wow. S’il s’agissait d’abord et avant tout de manifestations culturelles et sportives, elles vont progressivement retrouver leur dimension spirituelle, renouant par exemple avec le caractère sacré du tambour, des chants et des danses. C’est pourquoi, bien plus qu’un symbole, le pow-wow tel qu’on le connaît aujourd’hui est un acte de réappropriation de leurs cultures par les peuples autochtones, l’expression de la fierté de leurs racines communes et une démonstration éclatante de leur résilience.
Même si leurs déroulés sont assez semblables, on différencie en général les pow-wow traditionnels des pow-wow de compétition. Ces derniers se distinguent par les concours de danses et de tambours opposant différentes Nations qui y sont organisés. Au Québec, la majorité des pow-wow sont traditionnels. Les joueurs de tambour et les danseurs ne s’affrontent pas, mais partagent leur art avec les participants venus d’ailleurs. C’est un vrai moment d’échange de savoirs et d’amitié, l’occasion de tisser des liens entre les communautés, mais aussi avec le public non-autochtone, puisque ces célébrations sont ouvertes à tous et à tous les âges. Les pow-wow traditionnels peuvent varier en taille, en durée (d’une journée à trois jours) et en affluence, mais ils sont toujours des événements de grande envergure pour la communauté qui les organise, impliquant de nombreux membres, participants et bénévoles qui, par exemple, préparent les mets traditionnels ou tiennent des stands d’artisanat autochtone.
Le temps des danses et des tambours est lancé par une cérémonie solennelle appelée la Grande Entrée, qui se tient le plus souvent le vendredi soir ou le samedi midi. Un Aîné prononce une prière d’ouverture et le directeur de l’aréna, qui s’assure du respect des règles durant tout le pow-wow, donne le signal du chant inaugural. Au premier battement de tambour, deux danseurs de tête entrent dans le cercle, un homme et une femme, suivis des porteurs de bâtons d’aigle, ou eagle staffs, qui seront attachés au mât central aux côtés des drapeaux, et des dignitaires des différentes Nations, communautés et groupes présents, tels les vétérans de l’armée ou de la police. Les danses vont ensuite se succéder durant plusieurs heures et les joueurs de tambour se relayer.
Les danses elles-mêmes sont très codifiées dans les pow-wow. Toujours aux rythmes des tambours qui symbolisent les battements de cœur et les liens de la tradition, les danses traditionnelles sont mixtes, d’autres reviennent aux hommes comme la danse de l’herbe, la smoke dance des peuples iroquoiens ou encore le saut du corbeau, tandis que la danse des châles et celle des clochettes – une danse de guérison – sont assurées par des femmes. Hommes ou femmes, tous ces danseurs sont reconnaissables à leurs magnifiques regalia – à la différence des danses collectives en rond, ouvertes à tous. Différents pour chaque danse et danseur, ces habits traditionnels sont, le plus souvent, confectionnés par les danseurs eux-mêmes afin de refléter leur personnalité, leurs émotions et leur spiritualité. Richement colorées et décorées, perlées et brodées de différents motifs qui ont tous une signification, les regalia sont réalisées à partir de matériaux naturels ou synthétiques et accompagnés de nombreux accessoires tels que des bijoux et des broches, des mocassins, des sacs ou un chapeau. On retrouve aussi la plume d’oiseau sauvage ornant souvent les coiffes ou les queues décoratives. Sacré dans les traditions autochtones, cet élément représente un guerrier défunt, et sa chute au sol pendant les cérémonies entraîne tout un rituel pour qu’elle soit ramassée, sous la responsabilité du directeur de l’aréna. Filmer ou photographier un tel moment est interdit. C’est d’ailleurs l’occasion de vous donner quelques recommandations afin de vivre au mieux votre premier pow-wow…
S’il est ouvert, intergénérationnel, rassembleur, convivial et hautement festif, on n’oublie pas que le pow-wow est aussi une expérience spirituelle, avec moments de mémoire, de prière, d’hommage aux aînés et de guérison spirituelle. À ce titre, on veille à adopter des pratiques les plus respectueuses possibles des participants et des traditions, à commencer par la ponctualité, le port de vêtements convenables et le fait de ne surtout pas apporter d’alcool ou de drogue. Comme on l’a évoqué, certains moments, à l’image de la prière d’ouverture et d’autres cérémonies, ne sont pas censés être photographiés ou filmés. Dans le doute, le mieux reste toujours de demander l’autorisation avant de brandir son appareil. D’ailleurs, n’hésitez pas à poser des questions à vos interlocuteurs : le partage des connaissances est vraiment dans l’ADN des pow-wow, que ce soit entre les Premières Nations ou avec les non-Autochtones. Comme le pow-wow est un événement culturel qui permet d’approcher de nombreuses facettes des cultures autochtones, on vous conseille de rester ouverts, curieux et à l’écoute. Profitez-en donc pour goûter la cuisine traditionnelle, pour visiter les étals des artisans autochtones et acheter des souvenirs, cela soutiendra les communautés !
Cette présentation des pow-wow vous a donné envie de vivre l’expérience ? Vous êtes les bienvenus pour un moment intense de partage qui vous enrichira et vous restera longtemps en mémoire, à condition bien sûr de suivre ces recommandations de respect, d’humilité, d’écoute et d’ouverte. Reste à choisir le ou les pow-wow qui marqueront votre été au Québec ! C’est bien simple, de juin à septembre, la saison des pow-wow bat son plein de communauté en communauté au sein des Nations autochtones du Québec. Il y a donc des occasions de vivre un pow-wow dans pratiquement toutes les régions touristiques du Québec pendant toute la saison estivale. N’oubliez pas non plus les autres festivals et événements autochtones qui rythment le calendrier estival, comme le festival KWE à Québec en juin, le Festival Innu Nikamu en Côte-Nord fin juillet, début août, ou encore le festival Présence Autochtone qui se tient à Montréal au mois à la mi-août. Notre dernier conseil est sans doute le plus important : retrouvez tous ces rendez-vous et bien d’autres encore en consultant la page web de la Route des Pow-Wow et événements 2024 !
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