Cantons-de-l’Est, Le Québec du Sud
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Se prendre pour un oiseau ou un écureuil en tutoyant la cime des arbres. C’est ce que propose le VéloVolant de la station de montagne Au Diable Vert, située en Estrie. Notre journaliste Olivier Pierson a pu tester cette activité spectaculaire synonyme de communion avec la nature. Il nous raconte son expérience.
Il n’y a pas que la vue qui est renversante Au Diable Vert, territoire haut perché de l’Estrie qui fait penser à la Suisse, où un imposant coq en bois, fièrement campé sur ses ergots, domine un paysage à couper le souffle. Le VéloVolant a aussi son mot à dire dans le registre du spectaculaire. J’ai pu le vérifier par moi-même en testant cette activité singulière lors d’un récent séjour dans cette station de montagne située à une vingtaine de kilomètres du séduisant village de Sutton.
Nous avons fait plus ample connaissance un vendredi matin, sous un ciel dégagé qui promettait une belle balade. Sur place, on m’a d’abord invité à visionner une petite vidéo expliquant entre autres le fonctionnement de ce dispositif très sécuritaire. « Vous ne pouvez pas tomber », m’a d’ailleurs glissé sur un ton rassurant une employée alors que je prenais place dans ce hamac doté d’un pédalier à pignon fixe, qui permet de pédaler à reculons mais aussi de s’immobiliser. Un frein se trouve également sous la poignée droite.
Les VéloVolants ne courent pas les rues sur la planète. On a recensé trois, au Mexique, en Floride et donc au Québec, Glen Sutton plus exactement, à quelques encablures de la frontière américaine et du Vermont en particulier. On peut d’ailleurs en contempler les majestueuses montagnes vertes durant le parcours, long de 1 km.
Le VéloVolant du Diable Vert a pour particularité d’être le plus vertigineux des trois, avec des hauteurs qui peuvent atteindre une trentaine de mètres par endroits entre vous et le sol. Pas besoin de préciser que les candidats au vertige passeront leur tour, sauf si, comme l’auteur de ces lignes, ils se sont mis en tête de surmonter leur peur du vide. Bon, je dois avouer qu’à certains moments mes yeux ont refusé de s’aventurer sur ce qui se passait sous mes pieds. Courageux mais pas téméraire comme dit ma mère… En revanche, je ne me suis pas privé pour regarder devant et tout autour de moi. Difficile de ne pas se sentir en osmose avec la nature quand votre moyen de locomotion flirte avec la canopée et que les bruits de la faune locale vous semble soudainement plus familiers, comme si vous étiez vous aussi un membre de ce monde. Il y a quelque chose d’enivrant et de profondément apaisant quand on s’arrête au milieu des arbres, ou que l’on surplombe un ruisseau suspendu dans le vide. Dans la vidéo de présentation offerte en préambule aux visiteurs, on invite d’ailleurs ces derniers à prendre le temps d’en profiter et de relaxer.
Car le VéloVolant n’est en aucun cas une course ou une compétition, mais juste un prétexte à prendre la mesure de la beauté des éléments qui nous entourent, avec parfois l’impression d’être un oiseau ou un écureuil. Comptez 40 – 45 minutes pour accomplir cette balade en tenant compte des pauses contemplatives, une vingtaine si vous la faites d’une traite.
Il faut préciser que certaines restrictions s’appliquent. Elles touchent à la taille (1, 40 m minimum) et au poids (pas plus de 100 kg) des passagers. Gardez aussi à l’esprit que vous progressez suspendu à un câble, ce qui induit de légers balancements quand vous avancez. Quand on est soumis au vertige, cela peut ajouter à l’inconfort que l’on ressent à plusieurs mètres du plancher des hommes. Ça tangue notamment aux tournants du parcours, au nombre de 7. Ajoutons aussi qu’il faut être capable de pédaler 45 minutes, en accentuant notamment son effort dans les montées. Pas insurmontable, mais disons que si vous n’avez rien dans les cuisses, la promenade risque de perdre en confort.
Oui, beaucoup. Je compte d’ailleurs la réitérer lors d’une prochaine visite, au mépris de ce vertige qui ne m’a pas fichu la paix pour autant. Car le spectacle en vaut la chandelle. Faute de repères sur le parcours – première expérience oblige – je regrette aussi d’avoir pédalé trop vite et de ne pas m’être arrêté assez longtemps pour savourer le moment présent. Car c’est aussi (et surtout) ça que nous enseigne le VéloVolant du Diable Vert : apprendre à ralentir dans un monde qui nous enseigne le contraire.
Infos : audiablevert.com
Tel : 450 538-5639
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